lundi 13 juillet 2009

Mais faites-le, votre caprice !

"Les 366 salariés de New Fabris à Chatellerault, en liquidation juidiciaire, réclament 30.000 euros d'indemnité par employé à leur principaux clients, PSA et Renault, sous peine de faire sauter l'usine au 31 juillet."

(source)

Ouais. Faites la sauter, cette putain d'usine. Boum la petite usine ! Maintenant, et pas au 31 juillet. Quoi ? Il y en a qui ont un problème avec ça ? Pas moi. J'ai annoncé la couleur depuis le début ! Je. Suis. Un. Névropathe. Communiste. Tu me donnes un contexte, et hop, me voilà remonté comme une toupie : je fais tout péter !

Butch, New Fabris : même combat, ça se saute !

Les Conti n'ont commencé à être écoutés qu'après l'initiative douteuse d'avoir saccagé une préfecture, qui montre que suffisamment aviné, n'importe quel abruti peut obtenir ce qu'il veut à condition de cogner suffisamment fort dans cette République de mauviettes. Alors s'il faut en passer par là, si c'est le seul langage que les pouvoirs publics peuvent comprendre : boum. Parce que maintenant, c'est comme ça que ça doit se passer, et bien que ça se passe.

Et puis aussi, faut pas oublier la portée stratégique de l'acte, hein. Parce qu'il faut bien dire que s'ils font tout péter, eh bien la crédibilité du mouvement syndicaliste, elle va prendre un ch'ton. Et puis, tuer ses otages, faire dérailler le train ou faire sauter l'usine avant d'avoir obtenu gain de cause, c'est super-fute-fute et politiquement habile. Ca fusille l'outil de travail et le syndicalisme. Le nihilisme à la portée des teckels, quoi !

C'est vrai que, de toute façon, question crédibilité, mes camarades / branleurs / syndiqués en connaissent un rayon avec leurs promenades joliment appelées "journées de mobilisation" tous les 6 mois et qui bloquent seulement ceux qui bossent, qui finissent par déposer le bilan et grossir le rang de ceux qui ne bossent pas et font des grèves. Finaud.

Mais il n'en a plus rien à branler, le patronat, des "journées de mobilisation", il est même plutôt très content de voir que ça continue et que ça leur donne d'excellentes raisons de foutre la clé sous le paillasson et d'aller voir dans un autre pays s'ils y sont. Et de plus en plus, ils y sont, d'ailleurs.

Tout ça pour quoi ?

Parce que l'argent nécessaire à payer les branleurs des services publics, comme les éducateurs pour handicapés spécialisés en bricolage sur internet pendant les heures de travail, puisque les patrons ne veulent pas le donner gentiment, on est obligé de le leur prendre de force. Evidemment, ça en fait d'autant moins pour faire marcher les entreprises. Et comme ce gouvernement de lopettes cède à toutes les petites revendications corporatistes du haut et du bas, et qu'il faut ventiler ce qu'on a à tous ceux qui demandent, comme on n'a que de la merde, on ventile de la merde.

Au bilan, ces petits entrechats, ça rapporte rien. La situation est bloquée. Alors que s'ils font tout péter, qu'il y a des morts, des arrestations pour associations de malfaiteurs, peut-être que certains commenceront à déciller sur ce qu'est vraiment le syndicalisme en France : un repaire de brutes, de mafiosi, de gros bras au front - de gauche - bas comme le mien, qui, essentiellement, veulent des thunes pour se tenir tranquille. Une offre qu'on ne peut pas refuser, vous voyez le tableau ? Tu continues à raquer, même si ton entreprise perd du pognon, ou je te pète les phalanges. Ou les rotules. Alors si ça doit passer par faire péter l'outil de travail, ok, pas de problème : faites-le.

Et quand on pense qu'il y en a qui vont encore se pointer la bouche en coeur pour minauder "moui mais c'est pas une solution nesspa, il faut savoir être raisonnables nesspa puisque les choses sont plus complexes nesspa, il faut trouver les moyens de négocier dans le respect de tous les points de vue nesspa et nous condamnons évidemment toute forme de violences nesspa blablabla", tout le baratin des gros bâtards qui respectent le dialogue, la diversité, la démocratie, le vivrensemble et toutes ces conneries de gauchistes ! Et puis merde, quoi, on croirait lire un discours socialiste, du NPA, même ! De toutes façons, ceux qui ne comprendront pas qu'il faut vraiment être au pied du mur pour en arriver là et se mettront à pondre un discours moral à la con sur l'air de oh la la on vous comprend hein mais c'est pas bien de faire ça, ceux-là sont des fils de pute et fin du débat.

Si j'étais fasciste, j'aurai ajouté "Et une balle dans la nuque", mais je me contrôle.

Y'a pas le contexte, comprenez.

Faites la sauter votre putain d'usine ! Peut-être que comme ça, on vous fera ce que vous méritez, et en plus, ça fera chier les abrutis qui lisent l'Humanité.

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