mardi 21 juillet 2009

Un immeuble à l'image de la France

(Rargl, le goret tchékistochaviste m'a piqué mon idée de billet, zut, zut, zut. Que faire ? Ben l'écrire quand même, voilà, tant pis).

Alors voilà.
Vous êtes chez vous avec votre conjoint (Butch pour moi), au plumard, où tout le monde se réunit pour s'aimer.
Alors c'est dans tous les couples, n'est-ce pas : c'est pas toujours la joie, il y a des frictions, des histoires pas bien proprettes concernant les démangeaisons aux fesses de l'un des deux conjoints dont on ne sait pas très bien si elles sont liées à une maladie auto-immune, à la saleté de l'autre conjoint (Butch n'est pas assez propre), à une allergie au Monaco, ou à une maladie psychosomatique : en somme, des trucs que tout le monde sait mais que personne n'avoue, des lésions internes et des plaies externes...
Un couple, quoi.
Mais nonobstant, on est tous les deux réunis pour partager un moment sympa tout de même, d'autant que en ce moment c'est pas trop la joie et tout le monde fait un peu la gueule. Le coït se déroule dans une atmosphère moite, viciée, malgré les efforts de Butch qui fait semblant d'avoir de l'entrain pour douze.

Arrivent les ébats sous drogue dure, qui conduisent derechef les partenaires à réveiller tout l'immeuble, à dire tout le mal qu'ils pensent de leur vie de merde, prennent à témoin tous les voisins pour leur expliquer que leur couple va mal, tout en jouissant (c'est le cas de le dire) des services de la co-propriété et en exigeant d'être servi, et mieux que les autres.

Normalement, dans un immeuble sain et normal, le couple s'est déjà pris une expulsion du logement taille grand garçon (l'expulsion, hein, pas le logement).
Mais on est pas dans un immeuble sain et normal.
Le syndic fronce un peu les sourcils et passe l'éponge, en feignant d'ignorer ceux que la sortie du couple fait ouvertement gueuler.

Lequel couple après avoir jeté tous ses sex-toys sur le balcon du voisin d'en-dessous en en renversant partout se met à hurler que cet immeuble il est dégueulasse, et que les co-proprios ici sont à chier, et qu'il faut vraiment être complètement à la ramasse pour oser proposer pareil logement aussi indigne et commence à balancer les strings léopard en direction de la cage d'ascenseur.

Là, toujours normalement, le couple est pris à part dans une réunion du syndic de co-propriété pour une explication un peu vigoureuse.
Mais on est pas chez des gens normaux, décidément.
Le syndic agite un gros doigt grondeur en sermonnant - pas fort - le couple et lui dit que si il n'est pas content, il n'a qu'à quitter l'immeuble et puis c'est tout.
Le couple n'en hurle que davantage, surtout qu'il voit qu'il commence d'avoir quelques soutiens des co-propriétaires qui sont bien contents de l'esclandre pour régler par la bande des histoires mal digérées. Il glapit que c'est le fascisme, que ça se passera pas comme ça, que c'est quoi cet immeuble de merde, et qu'il en a rien à foutre de toutes façons et qu'il fait ce qu'il veut et vous encule tous d'abord.

Ensuite, il va se jeter sur le banc dans la cour en ayant vomi sur les jeux pour enfants.
Court moment de répit.

Au syndic, c'est l'engueulade généralisée entre ceux qui défendent le couple- et qui le détestent par ailleurs, mais l'important c'est qu'il casse les couilles du principal proprio - et ceux qui défendent le dit proprio principal mais pas trop fort quand même. On voit même des gens étrangers à l'immeuble débouler dans la salle commune sans avoir été invités et donner leur avis en critiquant tout et en crachant sur la moquette.

Bon, là, normalement, tu pètes une durite en direct, tu chopes le couple par la peauduc pour l'expulser manu militari en lui ordonnant de plus ramener ses deux sales gueules de rats sinon ça va chier velu pour eux, et tu sors la Louisville ramenée des vacances aux States pour en frapper un grand coup terrifiant sur la table en faisant la même tête que Kathy Bates dans Misery - genre j'ai eu une journée un peu difficile faudrait pas trop me pousser je pourrais commettre un ou deux génocides - pour chuchoter doucement que maintenant on va tous se tenir bien tranquilles et tout le monde s'assoit y a du rôti...

Mais on est pas dans un immeuble normal, voilà.
Et c'est l'über bordel, voilà.

Et le couple de se repointer dans la salle commune en hurlant qu'il y a plus d'électricité ni de gaz ni d'eau courante et que c'est tous des connards dans cet immeuble pourri et puis qu'il les encule tous et qu'il veut être le seul proprio de l'immeuble pourquoi lui il serait pas chef d'abord ???????? Ensuite, il vomit sur le tapis.
Certains membres de la famille commencent à l'applaudir.

Et c'est comme ça que ça se passe dans notre immeuble, à Butch et à moi.

Et un peu plus loin, d'autres squatteurs mais pas les mêmes, tous encartés au "N"PA, famille qui commence gentiment à s'amoindrir, se sont installés dans des apparts fuis par leurs occupants.

Dame, une fois que tout le monde se sera barré de l'immeuble, ils espèrent bien squatter la baraque.

Décidément, notre immeuble, à moi et à Butch, est à l'image de la France...

4 commentaires:

Julien Coubat 21 juillet 2009 à 12:40  

Ferme ta gueule Butch! Tu n'es pas à plaindre: tu as un logement!
As-tu pensé à la misère des Africains? Ceux sur lesquels tu a bâti ta fortune raciste?
CSP t'a vraiment mal rééduqué!

Butch 21 juillet 2009 à 13:52  

Mais, euh, c'est Thierry Céhespé qui a écrit ce billet, d'abord, pas moi !

Julien Coubat 21 juillet 2009 à 15:38  

Pardon. Où est passé le temps on s'appelait tous "camarades" ou "frères"? C'était quand même plus simple.

Crétin Socio-Pathe 21 juillet 2009 à 16:03  

Oui, maintenant il faut dire camarade-e-s et sœurs... ;)

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