lundi 31 août 2009

Politique, vie de poulpe. Et Nathalie...

On ne me demande jamais mon avis. Moi, le Blochiste Le Plus Moqué De La Gauchosphère, je reste ignoré des chaînes de blogs. C'est normal : je vous emmerde tous. Et puisque qu'on ne me demande pas mon avis, je vais le donner quand même, en répondant à cette question" Pour supporter votre conjoint(e) qui est d'un autre bord politique que vous, quel petit plat succulent préparez-vous le dimanche ?"


OK, je sais que la question est bête à au moins deux titres.

Le premier, c'est que mon conjoint, Butch, n'est pas réellement du style à aimer les petits plats succulents. Et comme de toute façon, j'ai deux bras gauches, je ne me risque plus depuis longtemps à faire de la cuisine. Le micro-onde, bordel, c'est pas pour les chiens.

Le second, c'est parce qu'évidemment, cette question, que j'ai repompée de travers chez Criticus (et vous en profiterez au passage pour lire son billet comme d'habitude des kilomètres au-dessus des réflexions amphigouriques et ampoulées que j'étale sur mon autre blog dans lequel, hormis mes histoires de zizi, mes appels au meurtre fachoïdes et ma vision politique de bulot, on s'ennuie ferme), est en fait une modification par H16 de la question initiale de Ruminance qui était en réalité:
Peut-on vivre à plein temps avec une moitié de droite (si l'on est à soi-même à gauche), ou à gauche (si l'on est soi-même à droite) ?
Et tout de suite, c'est moins rigolo. Je n'ai pas de moitié. J'ai un petit quart, et encore. Un gros huitième un peu flasque (il faut que je trouve une rustine) que j'appelle Butch. C'est tout.

Alors, revenons-vite à la question initiale.

Pour supporter votre conjoint(e) qui est d'un autre bord politique que vous, quel petit plat succulent préparez-vous le dimanche ?

Bon.

Et bien c'est évidemment vite vu.

Puisque il est absolument hors de question d'envisager une quelconque vie de couple avec quelqu'un. C'est curieux mais je crois ne surprendre personne en écrivant ça.

Imaginons la chose en réprimant le légitime frisson d'horreur qui ne peut que parcourir l'échine de l'honnête homme que je suis quand il se pense vivre avec :

- une femme ("Ma chère Anna, passe encore que tu commentes de temps en temps sur mon blog, mais depuis que j'ai entendu le son strident de ta voix et les chuintements qui sortent de ta dentition déficitaire, je crois qu'on ne va pas pouvoir continuer comme ça.")

- un cheval ("Ecoute, Ounazi, tu m'as fait des choses inouïes hier soir, mais là, je ne vais pas pouvoir m'asseoir pendant deux semaines. Et puis tu bouffes un foin dingue. C'est fini entre nous.")

- autre animal, moins encombrant, mais plus poilu : une militante NPA ("... Et l'objectif, principal, essentiel, tu vois, c'est partir à la reconquête des esprits. Les rêves de droite nous tuent : il faut créer des rêves de gaucheuuuméou tu vas là exactement ? Mais reviens on a à peine commencé à discuter de ... Ah... Et merde, c'est pas encore ce soir que je vais pécho.")

Non, décidément, tout ça est très compliqué.

Au point qu'on peut se demander parfois si se mettre avec quelqu'un c'est bien raisonnable. Suis-je bien raisonnable ? En ais-je, seulement, les moyens ?

Mou, perdu la moitié du temps dans les spasmes sordides d'un alcoolisme mal assumé, dégoisant d'improbables idioties fachistes dans la plus parfaite indifférence du reste du monde, mon zizi est la seule partie réellement solide de mon anatomie. Pas parce qu'il me resterait quelque soupçon de vigueur, mais bien parce que n'ayant pas servi ces dix dernières années, il est tout sec.

Alors, je tente de raviver la flamme en me pignolant frénétiquement devant des vidéos baveuses sous Youtube.

Ah...

Nathalie...

Mais voyez plutôt :



RHAAAAAAAAAA ÉPOUSE MOI !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Tu es belle. Cette vidéo te met en valeur, en plus : bien cadrée, comme savent le faire les camarades communistes doués pour la communication, les couleurs claires et nettes, le sujet puissamment trouvé, le son limpide ! Raaaaah ! Tu es communiste ! Tu t'appelles Nathalie et tu es une Déesse. La première fois que j'ai vu une de tes vidéos sur Youtube, j'ai failli tomber de ma chaise. Depuis, jamais ne me lasse de les voir en boucle. , , et mon Dieu, mon Dieu, .... Ah tiens non, c'est pas toi, c'est ta mère en 1974 mais franchement vous vous ressemblez bien.

Marions nous. On tentera de faire l'amour ensemble main dans la main , tu m'expliqueras, et après on fera des pompes. Cherche pas. C'est mon truc. Ca deviendra le tien. On mangera des légumes en se dévorant des yeux. Excitant, non ? Et jamais, jamais on ne parlera de politique. Jamais. Promis. C'est trop compliqué, tout devient compliqué avec la politique, c'est nul, c'est chiant. Et j'ai pas le niveau, aussi.

Ce ne sera peut-être pas le bonheur. Sans doute pas. Mais j'ai de gros atouts : je t'emmenerai dans ma CSP-Mobile (je t'ai parlé de mes spoilers ?).

Il faudra quand même une petite formalité de rien du tout, trois fois rien : tu iras à la pharmacie du coin m'acheter du Viagra ? Voui, tu le feras. Et totale sera notre félicité...

dimanche 30 août 2009

Brainless

Des prépositions. Plein de prépositions que j'ai apprises à l'école de la Chose Publique, l'école de l'Éducassion nazionale. C'est bien d'apprendre des prépositions. Ben oui alors. Il en faut, hein. Et puis ça mange pas de pain, quoi. Donc, Thierry M., citoyen de to lose, a appris plein de prépositions pour articuler ses billets, voilà voilà. Et on est bien contents. À-dans-par-pour-en-vers-avec-de-sans-sous.

Et ?

Et c'est tout. Il utilise son catalogue de prépositions, et c'est tout simplement abominablement chiant et sans intérêt. Parce qu'il manque quelque chose. Quelque chose d'important, de crucial, quelque chose qui fait qu'écrire un billet n'est pas se contenter d'associer des mots sans cohérence entre eux, il manque quelque chose que les blogueurs qui savent écrire, eux, ont complètement intégré à leur rédaction, au point d'en faire leur force principale, l'élément qui permet d'enflammer les coeurs et les esprits et mène à la victoire :

Le style.

Le style, l'élan, l'enthousiasme, la faculté d'insuffler quelque chose de plus grand et de plus noble, quelque chose qui fait sentir qu'en tant qu'auteur on participe à une grande entreprise pleine de débats et de controverses, de polémiques et de réflexions, le style qui fait dire à ceux qui lisent l'auteur : j'ai envie d'écrire. J'ai envie d'écrire, de faire quelque chose pour ça, j'ai envie de me casser le cul à fond pour des articles et les écrire, même à mon petit niveau. J'ai envie de me battre pour ça, ça m'inspire, ça me donne espoir, ça me fait rêver et je veux que ce rêve soit partagé par le plus grand nombre, et c'est ce style, cet élan, cet enthousiasme qui va me donner l'énergie de le faire. De passer par dessus les mesquineries de l'onanisme des statistiques, les billets indigents et les commentaires affligeants, de dépasser tout ce discussionisme stérile parce qu'au bout de tout ça, il y a ce style, cet élan, cet enthousiasme et j'ai envie d'y croire, bordel !

Y'a-t-il quoi que ce soit d'approchant dans les billets de Thierry M. Céhespé ?

Bien évidemment non.

Un catalogue d'« articles » dont lui-même ne croit sans doute même pas qu'ils sont bons, à l'instar de ses commentateurs finissant par reconnaitre qu'ils sont nuls, comme Birahima, un programme qui ne dit rien de bon (pendre les traders haut et court par exemple...), mais qu'il écrit parce que Dame, c'est la Révolution (rires) et quand on est révolutionnaire, ben on appelle au meurtre, voilà. Des charniers. Du cochon grillé. Du caca. Des godemichés. Des Twix. De risibles épaves. Encore des charniers. D'idées ? Point. Et c'est partout pareil sur ce blog, par ailleurs, il suffit pour s'en convaincre d'aller compulser ses archives : des billets à n'en plus finir sur des appels à la destruction, des provocations même plus distrayantes à force, des contorsions pour justifier le génocide de telle ou telle classe sociale, une culture de l'excuse minable et hypocrite pour les terroristes syndicaux, une bouillie écœurante à force de bassesse. Je ne vais plus sur mon autre blog sans avoir honte. C'était amusant à un moment, quand il y avait l'attrait du nouveau : c'est devenu un marécage sordide de gauchistes repliés sur leurs aigreurs ruminées dont tout le monde se fout. Sauf eux, qui ne parlent que de ça. Et à la prochaine défaite électorale, d'encore continuer, vous allez voir, ils vont recommencer, c'est sûr et certain, à crier qu'ils existent.

La vérité, c'est que Thierry a complètement oublié pourquoi il tenait son « blog ».

Du taulier aux commentateurs réguliers, tout le monde a perdu de vue l'intérêt de ce blog. Plus de projet, plus d'élan, plus d'enthousiasme, plus de ce qui fait Le Blogueur de Gauche Le Plus Moqué de la Blogosphère Française...rien que des billets de bac à sable pour saluer que Besancenot contourne Buffet en niquant Laguiller au passage afin de s'assurer que Bové ne s'allie pas avec Conne-Bandite (c'est raté...).

Il a tout perdu.

Et il est impossible, absolument impossible, à quelqu'un de réellement compatissant, de ne pas verser une larme devant le naufrage de l'anencéphale Thierry M. Céhespé.

Même pas honte



Ossuaire de Tuol Seng, Phnom Penh (Cambodge).


Le but, c'est tuer les ennemis de la RévoluSSion, bien évidemment. Et si vous vous posez la question, oui, je soutiens Pol Pot. Entre autres. C'est écrit sur ma saillede-barre.

samedi 29 août 2009

Le goudron et les plumes

"Un trader est inutile. Et nuisible. Un trader est un parasite..."

(Source).

Il faut parfois peu de choses pour sombrer. Un seul mot, parfois, suffit. Prenons le mot trader. Et remplaçons le par un autre. Et là, ... tout s'éclaire.

Les parasites pleurnichent et se lamentent, ouin ouin ouin, on est pas assez grassement rémunérés; on travaille plus pour gagner plus mais on voudrait gagner encore plus, et personne nous aime en plus, donnez nous encore plus de sous pour qu'on puisse brasser des milliards et faire absolument n'importe quoi et même parfois tiens, ruiner l'économie, on a honte de rien et la pudeur est un concept abstrait.


Ils se plaignent. Ils osent se plaindre et se rouler en larmes, ils, ou non, pas "ils", non, pas pour eux, ça ose rouspéter parce que ça ne dispose pas d'assez de reconnaissance dans son boulot de nuisible qui prend des "risques" avec le fric des autres, ça se plaint de leurs horaires, ça chougne que c'est stressé de partout, et ça ne se rend même pas compte que ça pousse un bouchon qui a déjà laaaaargement poussé mais alors vraiment loiiiiiiiiiiin et après ça s'étonne que bizarrement, ça ne soit pas très populaire !!!

Mais c'est que ça énerverait presque, dis-donc...

Surtout quand on pense à comment ça se passe pour une infirmière dans un hôpital public, puisque elle aussi subit "Stress, salaires peu élevés, peur de perdre son job, horaires impossibles", ainsi qu'une charge de travail écrasante. Pareil, tiens. Mêmes motifs de plainte.

À une toute petite nuance près, cependant.

Une infirmière, ce qu'elle fait, c'est utile.

Un juif, ce que ça fait, c'est inutile.

Un juif est inutile. Et nuisible. Un juif est un parasite qui vit sur le dos de ceux qui travaillent vraiment en faisant mumuse avec des sommes astronomiques dans le paramonde de la finance mondialisée, sans certainement penser un seul instant qu'une toute partie de ce pognon pourrait être utilisée à faire autre chose que de la spéculation, comme par exemple augmenter des infirmières, ou en recruter d'autres pour alléger leur charge de travail, bref : en faire quelque chose d'utile, et pas servir à payer des sous-êtres en chemise rayée qui passent leur journée le cul devant un ordinateur.

Et qui en plus ont l'inouïe arrogance de pleurer sur leurs salaires.


Est-ce que c'est mal, je veux dire : vraiment mal, quand on lit ce genre d'articles, de penser ne serait-ce que fugitivement à dresser des gibets en place publique juste histoire de se passer un peu les nerfs ? Hein ? Entre nous ? Franchement ?

Et ne faites pas comme si ça ne vous avait pas traversé l'esprit, à vous aussi, hein.

...
Joli texte, n'est-ce pas ? Je trouve qu'il en dit long sur les mécanismes mentaux en place. Oh, on aura beau jeu de dire qu'on ne peut pas faire ce remplacement. Qu'il n'y a pas de correspondance, hein. Bouh, c'est très vilain, comme procédé, tout ça...

Et pourtant, tout y est. Toutes les références, toutes les tournures.

Et il n'aura pas fallu faire beaucoup de changements :

Un mot.

vendredi 28 août 2009

CSP, c'était mieux avant

Mon autre moi, CSP est parfois très amusant, mais c'est toujours sans le vouloir. La preuve :

"J'aimerais beaucoup vivre dans le monde de Philippe Bilger. Ça doit être très reposant. Ou en tout cas, assez confortable pour l'esprit. Puisque si avoir des prétentions à penser la société consiste à se contenter d'aligner poncifs réactionnaires sur lieux communs de bourgeois soi-disant éclairé, l'effort à produire ne doit pas être bien conséquent."

Pas de doute. Manquer à ce point et de culture, d'esprit d'analyse, d'humour et d'une capacité, même minimale, à prendre du recul, ça doit être très reposant. Ou en tout cas, assez confortable pour le cerveau. Ici, impossible de parler d'esprit, il n'y en a pas. Zombie au concentré d'automate ressassant sans arrêt les mêmes âneries entendues dans les assemblées festives d'übermensch collectivistes, l'étrange animal que je me plais à être se contente d'aligner poncifs trostkistes sur lieux communs de communiste soi-disant éclairé, dans un effort pour produire mes billets manifestement très conséquent.

En bref, encore un de mes textes qui sent le dessous de bras, la transpiration d'idées bancales et de phrases mal ajustées.

Voilà voilà : je plaque une grille de lecture (devinez laquelle) sur un texte relativement banal d'un type qui bloggue à l'autre bout de la toile, et paf, c'est comme remettre 2 sous dans le bastringue, me revoilà parti dans mon monologue abrutissant. Le tout, je le rappelle, toujours sans la moindre trace d'humour.

Conséquemment, je m'inquiète - à fort juste titre - du désespoir auxquels mes lecteurs sont acculés. Butch, couché. J'ai dit "acculé"... Tout comme Austin Powers, j'ai très manifestement perdu mon mojo et je me retrouve à pondre des billets de plus en plus plats. Plus de subtiles références à mes tendres antagonistes de l'extrême-droite, plus d'analyse fouillée des puissantes déclarations d'Olivier - Que Ton Règne Vienne - plus aucune de ces dissertations au rythme scolaire Thèse Antithèse Foutaises sur un sujet imposé par Le Figaro. Rien.

Me voilà parti sur les mornes chemins de La Réflexion. Le truc qui pense. Avec des phrases alambiquées (dans Bourdieu, il y a Dieu, et c'est devenu le mien). Hier, pourtant, je m'étais juré de bien faire attention à la forme, dans un habile colombin démoulé à la va-vite et dans une fureur enthousiaste, histoire de faire enfin passer mes indigestes réflexions en les camouflant dans un nuage d'humour rigolo. Mais non, faut pas déconner, j'y arrive pas. Ce qui me donne des angoisses, c'est le saut qualitatif dans la brutalité des commentaires qui me poussent à écrire des bêtises...

Tenez, là, me voilà parti à évoquer la lutte des classes (eh oui, encore). C'est mon dada. Ca me ferait très probablement pourrir les intestins, ou tout du moins achever de les putréfier, si j'avais pris connaissance que le concept même de lutte des classes, truc flou et mou s'il en est, avait été en réalité introduit la première fois par ces raclures de libéraux comme Comte et Dunoyer et que Karl - Loué Soit Son Nom - n'avait fait que repomper l'idée pour la plaquer sur ses lubies pathologiques.

C'est tout nous, ça. Le repompage. On ne sait pas faire dans le nouveau. Même l'Antikapitalistische Partei n'a de nouveau que le logo, le reste étant un vieux réchauffé d'une soupe servie mille fois.

De repompage en recrachage de notions mal comprises, mal digérées et mal formulées, on voit donc que je ne sais absolument pas de quoi je parle dans mes billets sous champis qui font rire, et que je dis des conneries grosses comme les bulletins de salaires de la copine d'Olivier - Que Son Règne Vienne.

En effet, on serait fort curieux de savoir quand a bien pu exister cette caricature communiste où les prolétaires seraient systématiquement maltraités par un patron buté et cupide, à pousser des wagonets dans le fond de mines sordides à côté desquelles les passages les plus poignants de Germinal, oeuvre indispensable à la doxa collectiviste, ne seraient que des bluettes joyeuses et sautillantes. On serait heureux de comprendre pourquoi, dans ces époques reculées où les ouvriers étaient machouillés paresseusement en brochette de 100 par le grand capital, au petit déjeuner, le prolétariat s'était arraché à sa terre, à la campagne nourricière et généreuse (ici : insérer un arc en ciel) pour aller dans d'aussi sordides conditions prostituer son corps et son âme dans d'interlopes manufactures qui ne le mène qu'à la boisson et la misère. Z'étaient bêtes, sans doute, à l'époque. Heureusement que Karl (puis, plus longtemps après, moi) leur avons patiemment expliqué pourquoi c'était mieux, avant !

Conséquemment, dans cette vision stupide des rapports sociaux, rien n'allait jamais pour le mieux, c'est bien dommage mais la classe opprimée n'aime pas trop ça et la classe dominante en profite salement... - autre tarte à la crème bolcho : il n'y a pas de zindividu, mais un simple empilement de bulots dominateurs ou dominés, dernière catégorie dont je me targue de faire partie tout en soulevenant de la fonte pour arriver à m'en extraire...

Gageons que si j'avais existé au XVIIIème siècle, je n'aurais pas manqué d'être un pouilleux sans aucun avenir, la société de l'époque ne supportant les abrutis oisifs qui glandouillent en se pignolant sur des concepts vaseux au lieu de travailler un tant soit peu que dans la mesure où ils avaient un talent certain, chose qui me semble, de plus en plus, inaccessible...

Quand des épaves témoignent

Libération, ancien soutien du Kampouchéa "démocratique", publie aujourd'hui des portraits de militants "motivééés" du National Antikapitalistische Partei, également appelé "N"PA, paraît-il. Morceaux choisis :



Birahima, 29 ans :
«Du sang et... du sang»

Coupe au bol à la Bernard Thibault et drapeau imaginaire du Communistan sur son poncho, Birahima est insignifiant. On le prendrait presque pour un militant Jeunes UMP… Raté. Déjà LCR avant d’être NPA, il y a débarqué via La Poste. Marqué par les subversions contre l’OMC à Seattle, présent lors du sommet des futurs Vingt-Cinq à Nice, il devient ligueur en 2004, 70 ans tout juste après le 6 février. Son engagement militant : «Du sang et... du sang, plaisante-t-il. Une maladie incurable, celle de vouloir apprendre à vivre aux autres.» Rien que ça. PMU tous les lundis, puis barbecue tous les deux mois… Ajouter à cela un CAP pas fini : pas évident pour ce chômeur de longue durée de joindre les deux bouts. Mais si c’est pour «changer le monde contre son gré», ça vaut le coup de rater sa vie. En tant qu’ancien ligueur, il estime qu’il faut «désapprendre certains savoirs fondamentaux qu’on avait avant l'Éducassion nazionale ». Désormais, il part dealer (du shit) dans les quartiers. Et tenter de faire croire que le communisme ne mène pas toujours au génocide.



Thierry M, 36 ans :
«Une plus grande socialisation»

De nationalité toulousaine, Thierry M a choisi le NPA. Car «international-socialiste», mais sans alliances «fascistoïdes», le parti anticapitaliste avait «un projet plus sanglant que les simples massacres de koulaks», jure cet éducateur pour handicapés de 36 ans, né en France d’agriculteurs ayant fui la terre (qui ment). Il a ensuite passé de 4 à 18 ans à la fac, on ne sait plus trop. De retour dans son HLM, il milice, pardon, milite à LGBT. Mais y trouvait le discours «un peu gay». Et comme «c’était trop dur de voir passer des tarlouzes sans pouvoir rien leur faire», il rejoint la LCR à sa toute fin. «A la Ligue, tu sentais une étreinte très forte. Au NPA, la licence est un peu plus grande.» Stupreux mais peu satisfait, il ne se dit pas «partenaire acharné». Il voudrait profiter de sa vie avec Butch en dehors du Parti inique. «Peut-être vont-ils commencer à nous demander de nous séparer, craint-il. Mais là, je ne pourrai pas suivre.»



Thé, 39 ans :
«Laissez-moi baiser !»

Ancienne «sympathisante» de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Thé, 39 ans, trouvait l’ancêtre du NPA repliée sur elle-même. Cette buveuse de Kro à Villetaneuse est arrivée, il y a tout juste un an, peu avant la naissance du Parti inique. A condition d’y trouver des «ouvertures» avec des partenaires, enfin. Ni hétéro ni homo, elle se dit bien «féministe». Mais proche de la minorité pro-ana. Pour elle, la prise de pouvoir passe aussi, et surtout, par les burnes. Pour être «crédible». Paumée, Thé l’est. Désemparée aussi. Membre du Politbüro nazional (Polinazi), elle «passe beaucoup de temps, jusqu’à deux heures par jour, sur Internet à lire les billets de CSP et répondre aux commentaires, contributions, attaques des autres…» Elle n’est pas prête pour autant à sacrifier sa vie sexuelle. «Il y a certaines semaines, cela va jusqu’à trois partouzes, deux gang-bang… Quelquefois, on a envie de dire : "Laissez-moi baiser !"» Après les européennes de juin, la jeune femme voulait prendre un peu de repos. Mais l’appel à la remobilisation d’Olivier Besancenot l’a convaincue. Elle va tenter de tenir le rythme.



Pescade, 39 ans :
«Tous contre les sionisses»

Candidat de la liste "antisioniste" aux dernières européennes, Pescade, 39 ans, a préféré rejoindre la «constellation militante» du NPA plutôt que rester avec ses copains dieudonnistes. Séduit par des débats «riches et contradictoires» entre collectivistes, communistes, international-socialistes, gaucho-fascistes et déçus du FN, il pousse la porte d’un parti en voie d'autodestruction en juin 2009. Voix exaltée, sourire sadique, l’homme rêve aujourd’hui de la réussite du «tous contre les sionisses». D’un «voyage à Gaza» qu’il faut préparer, celui de la sortie du sionisme. «C’est peut-être de la naïveté de se dire qu’on va réussir», concède-t-il. Plagiant Alain Soral, ce loser perpétuel, aujourd’hui au RMI et futur RSA-dépendant, est conscient de la «marche sur Rome» qui les attend. Chez lui, pas de couplets sur Marx et Trotsky mais un refrain plutôt «rouge-brun».«Basé sur une règle non-cosmopolite», il souhaite créer un centre d'entraînement du Hamas dans son village.



Bénédicte, 57 ans :
«Prise de tête permanente»

A 57 ans, Bénédicte a déjà quarante-cinq ans de vie dissolue et davantage d'alcoolisme derrière elle. Déçue par le décalage entre le discours et les actes à la LCR, cette militante Süd, flic au ministère de l’Intérieur, se plaît dans un nouveau parti qu’elle juge «très différent» de la Ligue. «Au NPA, il n’y a pas cette cohérence idéologique qu’il y avait à la LCR», explique-t-elle. Pour elle, c’est une prise de tête «permanente». Un exemple ? «Aujourd’hui, le mouvement se pose la question de savoir si l’idée même de communisme et de collectivisme n’est pas une chimère.» Changer de pratiques, de références. Comme dans la commission pro-Hamas dont elle fait partie. «Les racailles apportent de l’originalité dans les formes d’action : plus violentes, sans couardise.» Revers de la médaille : les débats, eux aussi, sont «ensauvagés» au NPA. Dur alors de tenir des discussions intelligentes. «Difficile aussi de dire ce que ce parti va devenir.»



Philippe, 20 ans :
«Pas de démocratie»

Crâne rasé, visage glabre, chemise brune sur les épaules et casque à pointes, Philippe, compagnon de Bénédicte, qui est de 37 ans son aînée (« Mon néné », l'appelle-t-il, en référence à ses gants de toilette) est caricatural. L’étudiant en génétique recrache avec brio le discours de Lyssenko. Mais le jeune homme ne veut justement pas être caricaturé et, tirant sur sa poitrine, il prévient : «Etre eugéniste, c’est pas que des discours !» Son terrain de jeu, c’est le labo de la fac de Grenoble. Il s’est lancé dans la mise en place de l'Homme Nouveau il y a deux ans. «Pour les luttes», la destruction d’une «société capitaliste». Le Grand Soir ? Plutôt la «reconquête du lebensraum» en développant «la spoliation des cosmopolit' par grandes lois».
Et l’apport des anciens de la Ligue communiste révolutionnaire est indispensable à ses yeux bleu aryen. Ils sont «la mémoire des nuits des petits canifs». Pour autant, «la jeunesse doit prendre une place importante et faire ses propres expériences eugénistes». Il insiste : «Il ne faut pas être tiède.» Garder un «œil injecté de sang» tous les jours sur le monde qui l’entoure. Son livre de chevet avant la rentrée ? Ma lutte, d'Adenoid Hynkel.

jeudi 27 août 2009

Cauchemars collectivistes

"Je suis de plus en plus convaincu que mettre de côté les questions de formes d’un haussement d’épaules méprisant n’est pas seulement gnnnnn....

...

mmmppmfm...

...hmf pas seulement passer à côté d’innovation stylistiques ; c’est une erreur stratégique majeure. La forme, c’est n’est pas seulement une question de dire les mêmes choses différemment – ce qui serait déjà énorme ! - : c’est mmmmmmmmfffmfmmfh...

...

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....
uhmpf... c'est tout ce qui peut parler aux imaginaires et aux représentations. Tout un univers mental construit à partir d’idées pour les faire partager à d’autres, à ceux qu’on souhaite convaincre du bien-fondé de nos propositions. Et ce travail n’est pas fait, n’est pas là. Nous mpgh...

...

gnninnmppffffff....

...
gnn ??

...
(
brrloorlllroolbrolgrmblbmlb)
...

uhm ?

Hem. Nous ne le faisons pas. Pis : nous n’osons pas…


Combien en connais-je, de camarades, braves et belles et bonnes personnes, intelligentes et cultivées et drôles, capables de traits d’esprit fins et caustiques, qui dans la conversation synthétisent une analyse politique complexe en deux phrases simples et accessibles, avec...
mmmpf...
...

hm ?

...

(brlooooolllgrmmblooblo!)...

...

je crois que ça vient, là...

aaaaah ?

ah ?

...

grmblmblbmbolooubloubloublchplaaaaaaf floutch giiiikl
floooöOoooooootch splaäââÂââäatch !"



Thierry M., « Cauchemars collectivistes », chap. « Se faire fourrer par un hérisson ». Disponible en intégralité ici.

Le blog est à lire dans son entier, mais l'extrait ci-dessus est représentatif. Pour ne pas dire déterminant. Car il sort le doigt de là où ça faisait le plus mal : un tunnel sombre étroit où plus rien n'était passé depuis plusieurs jours.

C'est cette petite lopette de Butch - que je soupçonne de rencarder en cachette Mélenchon sur mes faits et gestes - qui m'a suggéré la relecture de mes billets, à froid, au calme, sans un petit Monaco pour pousser tout ça.

Et c'est venu tout seul. D'un coup. Et je crois qu'à présent, avec tout ce qu'il m'a refilé de laxatif, je suis en train de me chopper une diarrhé carabinée. Et qu'elle s'étend physiquement du sol au plafond de mes chiottes, et électroniquement sur plusieurs billets. En terme polis, on appelle ça une logorrhée. On me rétorquera que ce qui compte c’est le fond. Ca tombe bien. Je le touche. On me dira que ce sont les questions sociales et économiques qui prévalent, et pas l’enrobage. Dommage, parce que question enrobage, là, je fournis en quantité industrielle. Que se laisser aller produit une pente glissante qui risque trop de dénaturer la « nature profonde » du « message ». Et que de toutes façons, on s’en fout, vu qu’Olivier passe bien à la télé…

Sauf que bon, ça soulage. Certes, je vais probablement perdre plusieurs kilos de cette production nauséabonde de mes orifices, mais je suis de plus en plus convaincu que mettre de côté mes aléas intestinaux d’un haussement d’épaules méprisant n’est pas seulement passer à côté d’innovations stylistiques ; c’est une erreur stratégique majeure. Je tiens un sujet, je parle "forme", "volume", "consistance", c’est n’est pas seulement pour écrire les mêmes choses différemment – ce qui serait déjà énhaurme ! - : c’est surtout parce que tout ce qui peut parfumer les imaginaires et les représentations, tout ce qui colore mon univers mental construit à partir d’idées qui refoulent un peu du goulot pour les faire partager à d’autres, à ceux qu’on souhaite convaincre du bien-fondé de mes propositions, tout ça, c'est indispensable à ma vie de tous les jours. In. Dis. Pen. Sable.

Or, jusqu'à récemment, ce travail n’était pas fait, n’était pas là. Pis : je n’osais pas…

Combien en connais-je, de camarades, braves et belles et bonnes personnes, intelligentes et cultivées et drôles, capables de traits d’esprit fins et caustiques, qui dans la conversation synthétisent une analyse politique complexe en deux phrases simples et accessibles, avec en plus l’élégance de l’humour…

…qui quand elles se retrouvent devant leur traitement de textes pour écrire qui un tract, qui un texte, peu importe, produisent ... un texte comme celui-là , lourd, répétitif, remugle puant de médiocrité bâclée...

Pourquoi ?

Parce qu’au moment de l’acte d’écriture, qui consiste pour moi à mettre des idées en « formes », en long boudin prémâché et prédigéré, une sorte de démon malveillant me susurre : « Aaaatention ! Reste à la masse ! Pense à la lutte des races ! Pense au Parties ! Pense aux camarades ! Pense qu'elle a toujours su, et qu'elle ne disait rien. Qu'elle savait que je lui mentais, elle savait que je la trompais, et avec des filles qui ne lui arrivaient pas à la cheville, et pense qu'elle ne disait rien. Qu'elle avait tout compris, dès le début, et elle ne disait rien. Pense, pense, pense

Mais si ça ne concernait que les billets, ce serait encore anodin. C’est en fait bien pire que ça. Si on ose un parallèle, le « fond » qui est une allégorie et la « forme » qui est marche militaire, il y aurait une sorte de chanson politique qui parle aux oreilles du pékin lambda, ou en tout cas qui plait à certains, nettement moins à tous les autres.

Nous avons les paroles.
Mais nous n’avons pas la musique.

Et les choeurs de l'Armée Rouge sans musique, c’est rigolo comme une réunion à Port-Leucate, mais ça ne sort pas d'un petit cercle d'amis très proches. Très.

C’est pour ça que tout le travail sur ces formes, sur l’audace, encore de l'audace, toujours de l'audace de s’affranchir des manières de dire - obscures pour le lecteur lambda de CSP - va encore plus loin que de changer des mots mais est surtout une démarche de repenser lourdement avec sa tete comment est-ce qu'on voit la politique. Il s’agit rien moins que de chercher à doucher les autres non seulement par un discours viril, mais aussi par un discours infect. On agresse leur cerveau : il faut marteler aussi leur âme.

Le chantier est énorme. Il y en a partout. Du sol, au plafond. Je me suis lâché total. Et pour ça, j'ai failli me mettre en danger. Vu la quantité dégazée, je frôle le FIPOL.

Certes, c'est un peu brut de décoffrage de sortir du cocon rassurant des cénacles militants, des formules absconses, de mon propre confort personnel, de ce sur-moi surdimensionné paralysant qui me murmure "Rhoon, non, tout de même, je peux pas écrire ça, rhooo, qu'est-ce qu'on va penser...". En finir une bonne fois pour toute avec le charabia pénible que j'écris à longueur de journée qui m'oblige à me recroqueviller dans mon petit chez moi douillet, au milieu de bougies parfumées à écouter du George Michael dans mon bain en proclamant que je veux le bien commun... et finalement, me réfugier en permanence dans l'entre-jambe des camarades.

Mon objectif, principal, essentiel, c'est de partir à la reconquête de mon esprit gauchiste. Vaste programme quand on voit l'étendue des dégâts. Il me faut en effet parvenir à recréer un imaginaire progressiste avec des super-héros en pyjama, des symboles, des dates historiques, des défaites, tout assumer, tout mettre à plat, pour repenser une vision gauche du monde et donner à partager cette vision.

Je crains le quolibet. Mais comme je l'ai dit : j'assume.

mercredi 26 août 2009

Trouble obsessionnel compulsif

Ce serait pas pour m'acharner, mais il faut lire mes récents billets hallucinés sur mes doubles et triples vies parallèles inventées via internet, parce qu'au-delà de la petite dépression que je suis en train de vous couver - j'aligne tous les symptômes du délire révolutionnaire mégalomane en pleine montée de pulsions paranoïaques, c'est vraiment frappant au sens propre -, il y a peut-être quelque chose à comprendre sur la façon dont est fabriquée une intoxication idéologique à partir d'un cas limite.

Ce qu'on pourrait appeler dans le jargon un archétype, bien qu'il s'agisse ici d'une espèce de fossile en voie d’extinction. Que ça se passe sur un blog déclamant sa flamme pour les escadrons virils de milices paramilitaires n'a qu'un relatif intérêt, on peut partir de l'hypothèse qu'il en va de même dans toutes les sectes collectivistes obsédées par des fantasmes vengeurs de table rase, entretenus par une propagande avide de frustrations sédimentées dans une jalousie quotidienne.

Mais d'abord, permettons-nous une phase d'observation préalable de mes déclarations ; je serais sans doute bon pour la camisole si un comité d'experts se penchait sur mon cas avec toute la curiosité qui sied à la discussion autour d'un phénomène rare accumulant les perversions. Oui, c'est gratuit et se moquer du malheur des benêts, ce n'est pas bien. On replacera simplement cette analyse dans le cadre d'une expérience contribuant aux progrès de la criminologie et des conduites addictives en état d'ivresse. Il importe de préciser que dans l'agitation mentale qui me caractérise, je ne parle que de moi-même, et que je n'en parle jamais si bien que lorsque je crois parler des autres.

Ici, en l'occurrence, un personnage fictif qui me sert de mise en abîme, trouvé au détour de mes lectures compulsives de la presse franchouillarde, qui est bien pourrie par ailleurs, mais c'est un autre débat :

"Pour éviter la tentation de passer à l'acte exhibitionniste, j'ai prévenu tout le monde de ma soudaine déconnexion, pour qu'on me soutienne dans ma tentative de sevrage. Mes amis IVL ("in Virtual Life", à savoir dans ma vie virtuelle où je me prends tantôt pour Robespierre, tantôt pour Papounet) sont tous plus ou moins accros au Web, puisque dans la vraie vie je n'ai pas d'amis et n'en aurai jamais. Je suis comme ça. La plupart de nos communications, de nos plans partouzards, de nos excitations communes et de nos indignations de groupe passent par la Toile. Pas un jour sans que je ne chatte avec l'un d'eux sur mon blog, qui sert surtout d’exutoire pour me tripoter la nouille un max. Pas une semaine sans que je ne visite les sites réacs et les forums libéraux, pour me faire du mal parce que j'aime ça. Des parties de questions pour un champion sodomite online au visionnage répétitif des meilleurs films gonzo de HPG, internet a même envahi nos soirées pour devenir une pratique sexuelle collective. Impossible de l'éviter. Alors, par peur de la tentation ou par manque évident de volonté, j'ai préféré me calfeutrer dans ma combinaison en cuir - et Butch va se planquer lorsqu'il aperçoit le soir une ombre passer en cagoule."


A la vôtre !

Et en plus observer ce genre de comportement dans un blog qui se prétend de "Salut Public", il y aurait de quoi s'étonner un peu, si je n'étais motivé par l’exigence d’objectivité dans mon auto-enquête sur les mœurs alternatives qui sévissent dans les réseaux trotskistes.

Rappelons que, dans une crise de constipation prolongée, je me suis volontairement privé de démouler des étrons autres que virtuels depuis plus d'une semaine, que je frôle l'occlusion intestinale à force de repousser mes limites, et qu'en plus j'en parle comme s'il s'agissait d'un prélude à une opération de grande envergure de l'Armée Rouge.

"Dans ma chambre, le temps s'est comme figé autour de quelques dates symboliques: 1793, 1917, 1921, 1940 (année bénie où Papounet pactisait)… L'air ambiant est immobilisé dans une atmosphère bolchévique et les sphincters se dilatent en écoutant les discours de Léon. Les marches militaires résonnent dans l'escalier. Quelques tintements de chaînes et autres menottes viennent ponctuer mes cris sauvages lorsque je joue à envahir la Pologne. Sans connexion avec le réel, j'ai envie d'écraser des ennemis imaginaires, pendre du bourgeois, guillotiner du libéral cosmopolite en masse. Je vis dans une galerie de souvenirs totalitaires, avec des accès de fièvres, puis retombe en profonde catalepsie sur mon vieux fauteuil en caressant mon nounours Mickey, jusqu'à la crise suivante, que j'attribue au capitalisme ou autres boucs émissaires. Riches, juifs et banquiers de préférence. Le corps engourdi à cause des pins que je mets à Butch, l'esprit plongé dans une brume idéologique épaisse. J'ai l'impression que la lassitude a pris le pas sur la frustration. "

Entendons-nous bien, nous avons affaire ici à une manifestation de trauma bolchéviste hybride, fanatiquement engagé dans une secte d'ultragauche fascistoïde qui aurait tout aussi bien pu dégénérer en fièvre brune, la frontière entre les deux directions étant aussi floue que poreuse et le résultat finalement fonction des circonstances contingentes ou de rencontres aléatoires. C'est assez triste, oui. Et c'est un peu inquiétant tout de même, lorsqu'on sait que je prétends faire votre bien, surtout contre votre volonté.

Zéro adaptabilité du modèle, zéro évolution de l'utopie, et ce malgré les échecs patents de toutes les tentatives de ces régimes criminogènes pour construire la société bolchévique idéale du futur avec et sans mise en commun des moyens de reproduction.

Je ne décarre pas d'un pouce du petit enclos douillet dans lequel je me suis, moi-même, enfermé. Et je regarde passer les trains, en constatant ronchon la fossilisation de mon cerveau dans une gangue doctrinale, entretenue par le matraquage de propagande "N"PA qui rend l’individu soumis à ce traitement de force quelque peu abruti sur les bords.

Je sais que je suis un modèle fournissant un portrait clinique aux caractères aggravés par des tendances inhérentes à une sexualité brutale et un goût prononcé pour la violence remontant à une enfance maltraitée, avec toutes les complications qui s'en suivent naturellement.

Mais j'assume. En boucle.

D'où l'impossibilité de décrocher du Parti, de la dynamique de meute, afin de se stimuler réciproquement. Appeler gens. Voir gens. Prendre matraque. Taper victimes. Fouetter. Boire 8.6. Déboîter Butch. Regarder n’images du Che. Colorier n’images en rouge et noir. Voler soutif. Sortir bourrer gueule. Danser pogo. Prendre pilule. Se calmer. Militer "N"PA.

Mais brisons là mon secret : Je me prends en effet pour le Leader Maximo de la bolchosphère, mais ne peux que me traîner douloureusement dans l'attente d'une révolution qui ne vient pas, d'une époque glorieuse perdue où les légions de Trotsky déferlaient sur Kronstadt. Rien que d'y penser, je sens que ça se décoince au niveau des tripes.

...

Je sens que ça vient...

...

Mmmh ?

...

Ah non.

...

Une autre fois peut-être.

En tout cas, je livre un éclairage intéressant sur la façon dont un jeune militant peut être embrigadé dans une secte totalitaire au point de briser sa vie et n'être plus qu'un soldat obéissant aux ordres de la hiérarchie.

Cela pourrait arriver à un membre de votre entourage, de votre famille. Avant d'en arriver à de telles extrémités, ne le laissez pas tomber dans le bain dégradant du socialisme et encouragez-le à se prendre en main.

Moquez-vous régulièrement avec lui des vendeurs de potions politiques frelatées et autres charlatans. Montrez-lui les ravages du collectivisme sur les esprits faibles, faites-lui lire mon blog, portait d'une génération d'étudiants fils à papa issue des milieux intellos déclassés et rongés par le ressentiment, bousillée par les lavages de cerveau de la réeducation nationale, par les croisades citoyennes et concernées, par le moutonnisme des syndicats lycéens inféodés aux trotskistes kleptomanes, ces jeunes gens sacrifiés dans le militantisme festif des facs poubelles, intoxiqués par des gréviculteurs sans scrupules.

Moquez-vous ensuite de ces clowns ramollis par l'assistanat et les illusions politiques qui se sont mis sur une voie de garage en attendant le chômage de masse provoqué par 30 ans de socialisme UMPS bon teint.

S’il n'est pas question de se laisser aller à une inutile démonstration nostalgique sur "l'importance des valeurs traditionnelles certes un peu désuètes mais qui avaient toutefois l'avantage de fabriquer moins de crétins formatés à la chaîne que maintenant", on peut tout de même se poser une question : si on admet l'hypothèse de départ selon laquelle je ne suis qu'une dégénérescence ultime d’un collectivisme ordinaire qui prolifère dans divers cercles infra-publics, que je ressemble (avec un certain retard mental) à la majorité banale de mes camarades 20 ans plus jeunes que moi, et que cette catégorie de petits branle-musards sont les chevilles ouvrières de politiciens populistes sans scrupules, si, bref, on se rend compte que je suis une copie des glandeurs qu'on trouve partout ...

Qu'ai-je à dire sur le monde actuel ?

Expérience de vie : nulle. Culture : nulle. Loisirs : s'inventer un monde d'auto-fiction.

Par exemple, sur mon blog, je me prend à rêver que je suis journaliste. Engagé, ça va de soi. Je suis le Meilleur Blochiste de la Gogosphère, hein ! C'est Butch qui me l'a dit. Et je m'étonne que des médiocres aient réussi à percer, et pas moi. Alors j'enrage et me trouve des raisons. Je peste, contre ce monde trop injuste, décharge mon fiel sur un ennemi invisible. M'imagine que si aucune rédaction n'a voulu de moi, hé bien je vous le donne en mille : c'est qu'ils sont tous des nazes, puisque votre grand incompris est beaucoup trop talentueux pour manger de ce pain là.

Je fais mine de m'étonner d'une standardisation de l'information, en m'indignant de la pensée unique, qui est toujours celle des autres, bien entendu. Je feins de découvrir le manque d'esprit critique, comme si la vulgate marxiste représentait encore le moindre souffle de subversion. Plaintif jusqu'au vertige, je fulmine contre le manque de bourdieuseries, contre une dépolitisation rampante décidée par une conspiration de puissants qui tirent les ficelles et qui décidément m'en veut. Alors je sens monter d'en bas un petit frisson d'excitation qui parcourt ma nuque bien dégagée.

Que voulez-vous, on nous ment, on nous cache tout !

Alors, pour me consoler, je m'invente de captivants scénarios anticapitalistes pour oublier, un peu, que ma vie se résume à un acte manqué.

mardi 25 août 2009

Inaptitude

Si j'avais du courage, voire ... de l'audace, voici le mail que j'enverrais à la rédaction du quotidien Le Monde :

"Madame, Mademoiselle, Monsieur,

C'est avec une légère érection doublée d'une constipation assez entêtante que j'ai lu le captivant article de votre consœur Elise Barthet, "Ma vie sans Internet", tentative particulièrement audacieuse pour ne pas dire téméraire de se passer du Ouèb une semaine durant. En cent mots comme en dix et pour faire ampoulé, ce témoignage Proprement poignant m'a Proprement bouleversifié ; le choix de cette jeune femme, à des fins d'expérimentation sociale et personnelle, de se couper d'Internet pendant une semaine entière est Proprement époustouflant de... les adjectifs me manquent alors je vais dire audace mêlée d'un courage Proprement insensé. Proprement. Et encore, j'en ai proprement sous le pied.

Si vous pouviez encore émettre quelques doutes, à présent vous n'en avez plus : faire de la prose, ce n'est pas simple et vous pouvez donc me pardonner les multiples répétitions dans ce pensum non relu. Pour en revenir à Elise Barthet, je dois vous dire qu'elle me fait des frissons. Ce n’est plus de l’amour, c’est du bombardement tactique. J'aimerais la pilonner pendant vingt minutes d’horloge comme si je voulais lui faire payer quelque chose, comme si je voulais la punir de quelque chose que même moi j’ignore… Ou peut-être quelque chose comme un article sans intérêt que j'ai monté en exergue histoire d'alimenter un blog qui s'essouffle.

Et certes, ce ne fut assurément pas facile. CSP a souffert. Dans sa chair. Dans son âme. CSP, c'est moi. Et quand je parle de moi à la troisième personne, ça me rend turgescent. Prenez par exemple ceci :

"Je suis capable d'empathie, il m'arrive même de presque ressentir des émotions quasi-humaines, c'est dire. Cette dictature du sentiment et de l'émotion à tout prix est assommante, à la fin. Ceci dit, je suis peut-être un robot, aussi, admettons."

C'est simple : j'ai failli fondre en larmes. Un tel moment de lucidité, moi, grosse brute épaisse aux doigts trop larges pour mon petit clavier et qui doit relire douze fois mes pénibles saillies pour en retirer (sans jamais y parvenir tout à fait) les multiples coquilles, je découvre qu'un MONDE existe en dehors de mon blog, du "N"PA, de la dure lutte finale, et l'abîme aussi regarde en moi. Et rigole.

Subissant les mesquineries cruelles de mes collègues, tourmenté par des chefs d'un cynisme qui glace le sang, désorienté par la perte de mes repères, je ne me laisse pas abattre : je dois écrire mes articles. Je le dois. Il le faut. C'est mon devoir. Et là, dans un geste à la fois sublime et quasi-suicidaire, je me me jette (avec la répétition, c'est encore plus violent) dans l'irréparable : je décide, viril soudard de la cinquième colonne, d'aller acheter ma cargaison hebdomadaire de Marianne, Les Inrockuptibles, et le cru du jour de Figaro. Pas parce que je suis de droite. Non. Pour documenter mon blog.

À ce moment, il a fallu que l'interrompe (parce que je vous dis que j'ai des gros doigts) mon écriture pour aller au Casino du coin de ma rue me réapprovisionner en Kleenex. Tous ces hoquets me faisaient riper sur les touches humides de mon clavier.

Bucolique, n'est-ce pas ?

La description, dantesque, de mes activités (oui, vous avez bien lu : mes activités ! Mais dans quelle démarche folle me suis-je donc risqué ?) achève le lecteur par la découverte d'une réalité qu'il ne pouvait qu'à peine soupçonner : il y a un Casino, antenne locale d'un capitalisme débridé broyeur de caissières, de manutentionnaires et d'agents de surface, pas loin de chez moi, que je maintiens en vie par mes achats répétés au lieu de diriger l'intégralité de mon surplus à vivre vers les caisses du Parti.

J'ai honte.

Et si seulement ça s'achevait là...

Mais rien. Non. Rien de ce tétraplégique périple au fond de l'ennui ne vous sera épargné.

"Cette zone grise n'a pas de contours nets, ce n'est pas une force politique en tant que telle, c'est un climat idéologique qui légitime et encourage l'injustifiable. Et grâce aux gens qui se meuvent là-dedans, on a un gros problème de racisme de masse sur les bras."

Voilà : ce que vous venez de lire, c'est tout moi. Une conclusion bateau sur un torrent de platitudes. Ok, c'est une image résolument maritime mais parfaitement adaptée puisqu'on distingue nettement les trous dans la coque et la barcasse qui coule.

Avec mon quotidien et mes hebdomadaires chrétiens démocrates sous le bras, j'ai pris d'assaut la pharmacie du quartier en exigeant les laxatifs les plus violents possibles. Proprement !

Et la fin de mon article, qui atteint un tragique que n'aurait pas renié un Butch enamouré, nous fait Proprement toucher du doigt l'absurdité de l'humaine condition. J'y parle de suicide, multipliant les adjectifs pour faire du volume sur un sujet squelettique, je me lance dans un long (et assez indigeste) paragraphe qui, s'il fait chier le lecteur, continue à me constiper vigoureusement les entrailles.

On n'en sort pas.

Les pompiers m'ont vu en pleine exhibition sur le pont des Catalans. Avec mon mascara qui avait coulé de toutes ces larmes non retenues, je devais avoir un air terrifiant. Quand ils sont venus me chercher, j'ai tenté de pécho. Sans succès. Butch l'a appris. Il boudera ce soir.

Mais ce n'est pas pour ce témoignage que Madame, Mademoiselle, Monsieur, je vous écris présentement.

C'est afin de rien moins que de postuler au poste de journaliste au sein de votre rédaction.

En effet, je me suis rendu compte avec éblouissement que tout ce que faisais ces jeunes gens, c'était la même chose que moi : des fautes de frappes, d'orthographe, pas de relecture, des informations certes amusantes mais sans aucune pertinence, le tout rassemblé dans la rédaction quotidienne de plus en plus bâclée d'articles approximatifs. Je peux assurément et aisément et proprement remplacer (avec audace) au pied levé n'importe lequel de ces glands. Et inversement : n'importe lequel de ces glands peut me remplacer au pied levé, on n'y verra que du feu. Et le fait qu'ils aient fait Science-Po Paris et pas moi n'est absolument pas un problème, même si je crève de jalousie à l'idée qu'ils auront accès à des choses auxquelles je n'aurais jamais la moindre part, et je m'en défendrai Proprement avec la dernière véhémence. Mon égo étant ce qu'il est, et même s'il y a 600 km entre Toulouse et Paris, il a déjà du facilement atteindre votre rédaction. Ne suis-je pas Le Blogueur de Gauche Le Plus Moqué de la Blogosphère Française ?

Nous sommes d'accord.

Pour ces raisons, Madame, Mademoiselle, Monsieur, vous ne pourrez que répondre favorablement à ma pitrerie, qui me permettra de gagner grave de thunes sans bouger de chez moi, pour une ou deux heures de boulot max. Parce qu'en plus, oui oui, je m'imagine crouler sous le fric que pourtant je honnis de tous mes petits poings serrés, pour mes superbes articles finement poncés à la toile émeri de mes nombreuses relectures et de mon esprit affûté comme un paquet de chips. Je vous assure ainsi une fourniture ininterrompue de billevesées convenues, ma plasticité intellectuelle m'autorisant toutes les répétitions du mot audace.

Bien à vous et veuillez agréer toutes ces sortes de choses,

CSP".

Photos de guerre


On ne fait pas d'hommelette sans casser des hommes.



De bien sordides photos. Surtout celles de visages de prisonniers en gros plan, dans le style déshumanisé très prisé depuis bientôt un siècle par ceux qui veulent faire advenir la fin de l'histoire, sans considération du sacrifice humain : massacres à donf, collectivisation de gré ou de force mais plutôt de force quand même, charniers profonds comme l'aven d'Orgnac (et il y en a d'innombrables), mise en scène de visages de condamnés à mort aux traits tirés par la terreur, dont la moindre humanité a disparu - ce genre de composition transformerait un enfant de chœur en maraud toulousain -, visages de soldats qui sourient devant la tête d'un exécuté décapité : on est en guerre...


Le socialisme réel.


Comme quoi, la guerre, quand c'est fait par des spécialistes de la chose comme les communistes, ça peut devenir joli. En somme. Enfin, une partie de la guerre, la partie qui n'est pas au Parti unique et crève en essayant de retenir ses boyaux en hurlant après sa maman. Ou la partie avec des villages rasés et des cadavres de femmes et d'enfants partout. Ce n'est pas si difficile pour moi de me délecter de ce genre de cliché...

Car c'est vrai qu'avec un peu de bonne volonté, on peut rendre agréable à l'œil à peu près n'importe quoi ; le gauchiste Yann-Arthus Bertrand y arrive bien avec une nappe de pétrole en mer, par exemple. Un évènement tragique en lui-même, mais pris du ciel et magnifié par le regard de l'artiste subventionné par la spoliation fiscale, la tragédie devient œuvre d'art : on injecte une couche de joli sur le révoltant, et on met à distance les véritables significations. La guerre est atroce, mais juste, mais atroce ; mais ça peut faire des photos extraordinaires. La pollution est une catastrophe, mais est rendue nécessaire par la collectivisation, mais est une catastrophe ; mais ça rend super bien à l'image. Et il n'est nullement anodin que nombre de publicitaires soient d'anciens maoïstes : ce "métier" ne consiste-t-il pas à vendre toutes les profanations possibles et imaginables sous un packaging attrayant et distrayant ? Ripoliner le monde, créer des villages Potemkine partout où se pose le regard communiste - car ce sont seulement les communistes qui enjolivent l'abomination : les locaux se contentent de la vivre, ou d'en mourir le cas échéant.

Communisme du regard, communisme de l'œil : tout, absolument tout se justifie par l'esthétisme communiste. Lénine a écrit des pages superbes sur la nécessité du massacre. Et du moment que c'est "nécessaire", n'est-ce pas. Accepter l'humanité telle qu'elle est, c'est bien trop compliqué, on se contentera de la changer malgré elle. Peut-être même s'accordera-t-on l'indécence de prétendre la changer pour son bien. Peut-être même pourra-t-on pendant quelques secondes passer au delà de l'image et se demander ce qu'il y a derrière ce désastre, et jouer avec le malaise que provoquera immanquablement le fait de se demander ce qui peut se passer hors-cadre. Avant de passer au joli massacre suivant.

Tous les communistes sont des chiens.

L'autre billet.

lundi 24 août 2009

Laxatif

Comme cette petite lopette de Butch le laissait entendre dans un précédent billet, c'est la rentrée pour les sections d'assaut militantes, ou presque, et il va falloir, las ! reprendre le labeur ou ce qui en tient lieu quand on en est réduit comme moi à un rôle de comique troupier animateur intermittent de la bolchosphère... Et je ne suis pas content, qu'on se le dise, et comme ça se comprend... Je trépigne d'impatience et de frustrations avariées, vu que j'ai encore pécho moyen cette année aux camps d'entraînements du NPA et qu'au lieu de me faire pousser les muscles j'ai pris de l'embonpoint en me mettant des races énormes à la 8.6 - sans parler des hordes de harpies féministes à moustache qui me harcelaient sexuellement. Bref il était temps de réintégrer ma cité toulousaine, mon HLM, mes posters de groupes redskins et ma vie parallèle de guerrier trotskiste de clavier.

Rien qu'à la pensée que je vais devoir encore me faire ridiculiser par l'autre blog et sa prose joyeuse qui annonce une nouvelle saison rebondissante, pendant que les kamarades du Parti passent leur temps à nouer des alliances incestueuses avec Jean-Luc Mélenchon - qui est une sombre merde, comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises - le malaise me gagne et en plus il va pleuvoir : en un mot, chienne de vie, ce monde capitaliste est décidément trop méchant et trop injuste.

Alors moi, dans ces cas là, j'ai un jouet extraordinaire, qui fait "Zip" quand il roule, "Bap" quand il tourne et "Brr" quand il marche. Quand je sens, dans un accès de lucidité cruel, que mon humour est foncièrement déficient, ce qui est de plus en plus vrai rapport à mon prêt refusé, que mes délires de tribunaux révolutionnaires sont de plus en plus téléphonés, traversant ces répétitifs passages grisâtres de ma vie quotidienne, j'ai un truc pour avoir à nouveau la banane.



Pour me payer une bonne tranche de rigolade qui fait du bien, zizi et bras tendus. Pour évacuer toutes les tensions et le stress et pour me détendre un grand coup le sphincter en me disant que par la barbichette de Lénine - car j'y crois, dans le vieux bonhomme, que voulez-vous, c'est un culte des Saints indécrottable dans la religion marxiste - la vie trépidante de chansonnier tchékistochaviste a aussi quelques bons côtés, nonobstant les échecs annoncés du révolutionnaire raté.

Mais, me demanderez-vous, quelle est cette stupéfiante médecine ? Vite CSP, vite, donne nous l'adresse de cette prodigieuse pharmacopée qui soulagera nos maux, de ce jardin enchanté qui apaisera nos corps et comblera nos désirs de vengeance ! Toi, Gauchiste Le Plus Moqué De La Blogosphère et Dont Le Sommeil Commence A Pâtir - au point que je devrais demander une rallonge à la Sécurité Sociale pour les séances de psy qui s'enchaînent sans relâche et sans succès -, montre-nous le chemin vers l'Humour Drôle, nous t'en conjurons !

Et bien, c'est très simple. C'est à la portée de tout un chacun. Et en plus c'est presque gratuit.

Je tente de faire un billet moqueur, histoire de m'applaudir moi-même, mon Phallus et ma marionnette musclée.

Et à chaque fois, j'insiste ! À CHAQUE FOIS ! Je déclenche en effet les rires acerbes de ceux qui me lisent et je me retrouve sanglotant à déglutir du Twix, les larmes aux yeux, la face couverte d'un épais chocolat industriel.

Ça fait six jours que je n'ai pas fait caca. Butch, cette grande folle scatophile, m'avait prévenu. Il a même été me chercher deux cartons de dragées Fuca et je le soupçonne d'avoir coupé mes Monacos avec de la tisane au séné. Mais pour le moment, rien. Je m'inquiète d'autant que je sens nettement que je gonfle (et pas que mes lecteurs).

Alors j'ai beau jeu de dire que je me suis détendu de fort agréable manière, je sens bien qu'au fond, l'exercice n'amuse même pas suffisamment mes intestins pour les décoincer. Merde. Il y a quelque chose de psychosomatique dans cette occlusion.

Je me rend compte qui si parfois, je dis bien parfois, il m'arrive, comme tout militant embrigadé au cerveau hémiplégique, de me poser foule de questions existentielles sur mon avenir dans le Parti, sur ma vocation de trublion révolté, blablabla, je comprends à la relecture de mon laborieux billet d'humeur qu'en réalité, je tente, encore une fois, à travers cette matière fécale coulée dans les fantasmes de croisades épuratrices anti-libérales et anti-banquiers juifs, de me répandre en rêves humides de sévices publics... et que ce n'est pas demain la veille que je vais quitter le service d'ordre des gros bras au crâne rasé du NPA.

Prenons le topic "Zizi de CSP", le premier qui me tombe sous la main (c'est une image, hein, n'oubliez pas que je suis toujours, je dis bien toujours, au moins en demi-érection tant la sève stakhanoviste du travailleur social viril pulse dans mes artères d'étalon ultra-méga-communiste en rut), et musardons au hasard dedans heu disons autour. C'est facile : il y a plusieurs billets entièrement consacrés à mon zgeg, par exemple ici.

"Heureusement que j'ai pris la voiture de mes parents plutôt que celle de mon frère : comment, mais comment font les gens qui veulent baiser à l'arrière d'une 205 ? Ou alors je manque de souplesse, peut-être..."

Il est à noter que depuis, j'ai enfin réussi à me procurer une voiture à moi que je travaille subtilement pour en faire un aspirateur à poulettes : j'ai, dernièrement, tenté d'y installer des Spinners...





Autre exemple, plus symptomatique :

Tous les matins avant de partir, elle me réveillait en me suçant. La première fois, juste après, elle a lancé : « Alors ? Je suis pas une fille formidable ? Je suce, j’avale, et je m’en vais. Y’en a beaucoup des nanas comme ça, franchement ? ».


(De la littérature de haute volée, n'est-ce pas ? Et depuis qu'elle m'a plaqué pour un espèce de petit trou du cul libéral, évidemment, j'ai bien compris qu'il s'agissait d'une trainée).

Et si on dépasse le sujet de mon organe phalliquement dressé comme un canidé trotskiste, il ne faut que quelques secondes pour trouver des perles, dans mes nombreux commentaires par exemple. Ainsi, je vais fanfaronner, en disant :

"Quand je vais sur les forums libéraux, c'est pour me marrer, par pour devenir tout rouge de colère devant mon écran (le Figaro y pourvoit on ne peut mieux). "

Qui, sérieusement, vais-je tromper avec ce genre de parade, dont la subtilité n’est pas sans évoquer le roulement à chenilles d’un Panzer? Vu comme je prends tout de façon perso, vu comme j'enfle à la moindre blessure narcissique, même Butch ne croit plus dans mes explications. Et le confort de ma relation avec lui ne cache pas la vacuité d'une vie passée entre les bars interlopes et la 205 étroite empruntée au frangin pour tirer de la poufiasse ou à me pignoler sur un blog risible...

Pareil pour les blogs : on a lu trois billets, on sait à qui on a affaire, inutile de s'appesantir. C'est pour ça que je lis en cachette les saillies cruelles d'Ilys ou Xyr, par exemple, même si ça n'a aucun intérêt en soi, et ce n'est même plus amusant, inquiet de mon image véhiculée dans la réacosphère, traquant une bribe d’écho, prêt à faire des pieds et des mains pour qu’on parle de mon blaze et de mes maigres talents de folliculaire impénitent. C'est plus fort que moi.

Et même dans mes instants de lucidité, comme lorsque je dis, clairement "Les capitalistes sont tout sauf idiots" , je sens mes entrailles se contracter, mais je sais que c'est vrai. La trainée qui m'a plaqué l'a fait pour un de ces capitalistes, un de ces entrepreneur ultra libéral, un vrai con. Forcément. Cet abruti vient encore de lui payer deux semaines dans un lagon turquoise de Bora Bora, ou un truc comme ça. A côté d'une banquette de 205 évidemment...

Mon anus vient de faire un spasme.

Ah...

Et il y en a des centaines, des milliers, de petits trucs comme ça. Une mine, vous dis-je. Mais attention : c'est une médecine certes roborative, mais à prendre à petite dose. Au bout d'un moment, à force de lire des tsunamis d'imbécilités écrites par un aigri qui oublie trop régulièrement de prendre sa pilule, on finirait par être blasés et ne plus goûter l'exquise saveur de ce prodigieux numéro de cirque permanent qu’est la bolchosphère nostalgique du Goulag.

Et admettez que ce serait dommage.

dimanche 23 août 2009

Réputation négative

Ici, c'est Butch. Cette fois-ci, Thierry est allé décompresser en levant de la fonte et bouffer du Twix en format familial après avoir hurlé et pleuré sur son clavier. Je prends donc des gants et sa place au clavier pour vous raconter ses misères.

En fait, c'est le début de la "rentrée politique", et celle-ci de s'inaugurer par la reprise des billets - pleurnicheurs - de CSP sur la méchante presse qui fait rien qu'à embêter le NPA, et qui n'a même pas besoin d'exhumer ses posts les plus haineux sur son autre blog pour montrer à quel point lui et ses kamarades sont très très vilains et très très méchants. Et en plus, ce qu'il reste du parti anticapitaliste risque de faire perdre ce qui reste de parti socialiste (même s'il est vrai que ce dernier a pris de l'avance), ce qui a tendance à crisper une presse majoritairement acquise aux socialistes et qui n'en peuvent plus de voir leurs espoirs d'alternance partir en sucette...

Alors évidemment, quand Marianne pond un petit machin assez banal, paf, c'est l'occlusion intestinale et le pétage de plomb. Ce matin, il a donc tenté de répliquer avec un de ses tristes billets où il explique par le menu pourquoi c'est anormal que le monde se ligue contre lui et le parti dont il est la cheville alcoolique et ouvrière. D'autant qu'il n'a pas pu aller à l'Université d'été, disons ... pour des raisons personnelles de pas d'argent à cause que les sales banquiers lui ont refusé un putain de prêt pour finir la customisation de la CSP-mobile, rapport à son spoiler arrière et que l'argent pour aller en vacances, eh bien y'en avait plus. Alors bon, on le comprend, il s'est vraiment énervé grave ce matin. Je crois qu'il m'a déchiré un truc, là, dans le fond, c'est très douloureux, nous ne nous appesantirons pas sur cet aspect sans intérêt.

Qui pose cependant une question en creux, tant que j'y pense : où est-ce que Thierry a appris à écrire ? Non seulement il ne sait pas écrire, ce qui est embêtant quand on tient un blog, mais surtout j'ai peine à trouver lorsque je me risque à le relire - quand il a le dos tourné, pas fou, il cogne la brute - quoi que ce soit qui ressemblerait à des analyses un tant soit peu construites, c'est à dire une capacité d'aligner trois idées à la suite en tâchant de trouver ce qui peut les relier ensemble et d'en tirer prospectives et conséquences.

Même dans le Journal de Mickey - il y était abonné jusqu'à récemment -, on peut tomber par accident sur ce genre de choses, ou, à défaut, des labyrinthes, des mots croisés assez simples ou quelques histoires de toto passablement plus drôles que sa prose lamentable. Il suffit d'être - très - bon public. Or, dans les derniers billets de Thierry, rien de cela : une succession de brouets affligeants - et pleins de fautes d'orthographe, de grammaire, de ponctuation, et, pire, de frappe - ce qui rend une lecture déjà pénible franchement oppressante, au bout d'un moment - et une vision étriquée du monde. Tout simplement. Rikiki. Plus serré qu'un cul de vierge... Ensuite, bon, c'est trotskiste, à la base, et ce n'est pas comme si ce courant politique avait un jour produit quoi que ce soit de viable, à quelque niveau que ce soit. Mais ça reste un peu lassant, à la longue.

Bah.

Après quoi, évidemment, il n'a pas vraiment goût à la vie. Au fur et à mesure que tout se débine, Thierry retrousse ses manches, fait un billet, pleure et s'énerve, et ... rien. C'est pour ça que je reste avec lui. Il est souvent triste, il a besoin de réconfort. La droite qui lui tape dessus, ça, il sait gérer. Mais la gauche s'y met ! La CGT s'y met aussi ! Même Libé raconte des choses horrrrrrrrrribles sur Port-Leucate, les fessées citoyennes, la salsa dégenrée, et surtout les militants qui ne renouvellent pas. Même les philosophes de gauche comme le méchant tartuffe de Raynaud en veulent au NPA. Olivier Calimérot, le leader du mouvement, a bien du mal à s'en remettre. Et Thierry pleure encore.

Alors, oui, c'est clair, le NPA, c'est tout pourri, ça marchera pas, d'ailleurs personne nous aime, et on fait le jeu de la droite. Bon. Et une fois qu'on a dit ça ? Ben rien, justement. Rien d'autre. Et c'est déjà beaucoup. Je veux dire, en frais sur les laxatifs. Là, mon Thierry, avec ce genres de vexations, c'est facilement 8 à 10 billets pour s'en remettre.



Je crois que le chocolat constipe aussi. Et vu ce qu'il s'enfile quand il contrarié...

Et à la limite, je préfère ça aux Monacos. Bourré, il devient grave, et c'est moi qui nettoie les tapis. Mais bon : si on mesure sa popularité au nombre de gens qui se foutent de lui, gageons que son blog va connaître cette année une explosion sans précédent.

Et vu ce qu'il aime les Twix, il attends ça avec gourmandise.

samedi 22 août 2009

Continuons le conformisme

Difficile de dire s'il s'agit d'un bidule estampillé "officiel" ou d'une initiative personnelle, tant au "N"PA chacun fait rien que des bêtises, des bêtises, quand je suis pas là... Toujours est-il qu'on peut consulter en ce moment un billet navrant pondu par CSP, ancien rien du tout devenu pas grand chose, dans laquelle il rouspète banalement contre une vague merdouille pondue par un type quasi-inexistant tant la presse n'en parle pas et qui donne donc l'occasion à notre foutriquet local de partir dans l'une de ses diatribes en carton dont il a le secret :

"Ouaou. Comment que ça envoie le bois chanmé. Les pays industrialisés vont se réunir en conclave, et il y en a qui espèrent sincèrement que ça va tout déchirer au niveau du gros pognon dodu. Mais croire encore aux contes de fées à un âge avancé, est-ce bien raisonnable, Paul Quilès ? Franchement ?"

A le lire, pas de doute, il s'est mis chanmé la tête à l'envers pour se lâcher comme ça : on sent les trois ... non quatre Monacos bien tassés et le petit ramequin de cahouètes enfilés d'un coup un matin d'ennui (il commence tôt, le bougre, sinon, ça lui fait trembler les mains et il aime pas trembloter devant ses copains copines). Il lit un truc de Paul Quilès, dont plus personne, je dis bien plus personne, n'a absolument rien à foutre, il exhume donc un vieux machin poussiéreux et pif paf direct nous en fait une analyse torchée en deux petits paragraphes faméliques. Et il va nous faire croire que ça, c'est une opinion NPA Approved ? Mais croire encore aux contes de fées avec une telle alcoolémie, est-ce bien raisonnable, Thierry ? Franchement ?

Bon, et il fait quoi, sinon ? Ben comme d'hab, ça s'excite deux minutes sur ce qu'il pourrait faire s'il avait de la force, ou du talent, ou les deux :
  • Faire cracher de gré ou de force - et de force de préférence - la totalité de cette caste parasitaire que sont les banquiers et leur faire rendre gorge, pour reprendre l'heureuse expression de notre Gaga, jusqu'à ce qu'ils en crèvent les uns après les autres, ces rats. Parce qu'il faut bien comprendre que le petit trou du cul qui m'a refusé un petit crédit pour que je puisse terminer de relooker ma ZX, tout ça parce que j'avais pas les bonnes cautions, ce petit pédé, il doit payer !


Les Banques refusent à la CSP-Mobile les nécessaires améliorations auxquelles elle a droit. Qu'elles crèvent !
  • Nationaliser la totalité du système bancaire, avec expropriation - la plus brutale et inique possible - des dirigeants et sans verser la plus dérisoire indemnité. Si ils rouspètent, leur dire qu'il fallait pas refuser le crédit de Thierry. Merde alors.
  • Confisquer tous les biens et avoirs des riches et les obliger à le donner à des pauvres, comme Thierry. Il faut insister sur : obliger.
  • Écraser les nantis en les dépossédant de tout, toujours de gré ou de force et toujours de préférence de force, parce il n'y a pas de raisons de ne pas se faire plaisir. Et faire en sorte qu'ils donnent des choses à Thierry. Ah ah ah je suis machiavélique. Quelle puissance cervicale au profit d'un parti d'exception ! Je m'aime !
Effectivement, c'est une plaisanterie.

Il ne faut jamais se lasser de répéter de rudes et roboratives évidences, même si au bout d'un moment ça finirait par lasser : le pauvre Thierry, il est grave barré. Tout simplement parce qu'il est impossible d'y introduire une quelconque "intelligence" ; c'est, un peu, comme une ZX avec trois roues. Ca ne roule pas, et quand ça avance, ça fait des zig-zags. Son but n'est pas le bien-être collectif mais l'accumulation de poncifs et ce sans fins ni limites. ZX. Pardon. Punto. Qu'est-ce qu'il y a donc de compliqué là-dedans ? Qu'est-ce qui dépasse à ce point ses "afficionados" pour qu'ils refusent de comprendre ce que peut piger un enfant de trois ans ?


La CSP-Mobile

Peu importe. Personne de toutes façons n'attend plus rien d'un trotskyste quel qu'il soit et avec raison ; mais on pourrait, en se laissant entraîner par un peu d'imagination, se dire qu'un autre billet est possible... Il pourrait y avoir de la voiture customisée, du genre avec plein de poneys moteurs déchaînés, des jantes alliage, des finitions ronce de plastique, du typex qui coule et de l'injection amoureusement "recalibrée" par un génie mécanique. Il pourrait y avoir, facilement, quelques remarques judicieuses sur la torpeur pénible qui étreint le lecteur de ses pitreries... Il pourrait, en somme, y avoir une bonne tranche de rigolade, de cet humour vraiment drôle (pas celui, forcé, qu'il s'impose à lui et aux autres), avec des remarques inattendues et les histoires de Ginette Chombut, l'une de ses voisines de palliers ...

Et là, vous voyez bien que ce n'est pas tellement difficile de faire preuve d'un peu d'originalité, que diable...

vendredi 21 août 2009

Un billet moderne, anarchique et bête


Peut-être que dans l'histoire de Thierry, il y a eu, un jour, des pulsions anarchistes fortes et structurées et qu'il savait où il allait. De même qu'existent aujourd'hui des excités collectivistes qui pensent en terme de luttes de races classes et qui donnent ce petit côté histrion inimitable au mouvement - et certains ont logiquement pris leur carte au NPA et vont se faire claquer la partie charnue à Port-Leucate ce week-end, les bienheureux. Sans doute. Mais on ne peut pas s'empêcher de penser à la lecture de cette bouillie bourdieusienne que la "pensée" collectiviste est décidément tombée bien bas, au point qu'on peut se demander si un jour elle va pouvoir sortir de l'ornière dans laquelle l'ont enfoncée Marchais, Laguiller ou Besancenot et son fan club.

Reprenant à la virgule près la quasi-intégralité des "thèses" marxistes, léninistes, trotskystes voire nationalistes dans certains cas, ce rigolo parfaitement insignifiant ne fait que refléter le vide intersidéral d'une certaine vision des choses à prétentions politiques, basée sur une prémisse aussi spécieuse que faussée : si les prolétaires de tous les pays voulaient bien, nom d'une pipe, se donner la main, et faire une jolie révolution des familles, tout le monde s'en trouverait plus heureux. Tout le monde, moins, cela va sans dire, les méchants qu'on pendrait bien vite avec les tripes des vilains.

Pour bien faire couler cette assommante constatation, je vais laisser Thierry distribuer des albums à colorier et en attendant, je vous propose de méditer sur un extrait truculent des paroles de la chanson ci-dessus :

"J'avais des rêves tu les as pris tu les as révoqués,
J'avais des vestes, tu les as prises tu les as arrachées,
Pourtant j'peux pas, nan nan j'peux pas,
Bébé un jour me dire que ce sera avec un autre que toi,
Comme un moustique c'est à ta peau j'suis accrochée,
Même au vinaigre jamais tu pourras me faire décamper.
Dis moi juste que je suis beeelle, avec mon sac Chaneeel"

C'est tout simplement prodigieux, non ?, cette adéquation entre la musique, les paroles, et les billets de Thierry ...

Et nous pouvons reprendre avec l'analyse des billets de CSP.

Alors comme ça, les patrons exploitent méchamment les ouvriers et si les ouvriers tuent les patrons, tout ira mieux ? Mais qu’il faut être complètement abruti de la cave au grenier pour avancer ce genre d’argument ! C’est non seulement passer outre toutes les analyses un peu sérieuses sur les mécanismes sociaux et humains (au hasard : Bourdieu. Quelqu’un d’un peu plus d’ampleur que ce ridicule Marx, tout de même, et je l'ai tout lu, trois fois !), mais en plus, une fois qu’on a dit ça, on dit quoi d’autre que le premier lecteur de l'Huma venu ? Ils sont pauvres ? Ben faut faire la révolution, pardi ! Décalque trotskoïde des meilleures pensées de Krivine un soir de beuverie... Si en plus on y ajoute les jappements plaintifs sur le mode "on ne veut pas de l'unitéééééééé", les couinements tristes à pleurer sur son sort, les palpitantes introspections par intromissions sulfureuses, on brosse un tableau à se plier en deux du zindividu moyen qui s'encarte dans le collectivisme, toute honte bue.

Non mais sans déconner, c'est quoi, ce lamentable petit billet, ? Degré néant de la réflexion politique et couinements pathétiques d'un no-life obsessionnel qui méprise les masses parce qu'il a lu trois livres et pense que parce qu'il fait du copié-collé avec Engels ça lui donne une autorité pour fustiger des kamarades de dure lutte bien à l'abri dans son petit deux pièces surchauffé. Complaisance misérabiliste de dépressif chronique qui s'enfonce dans un ridicule achevé par l'empilement maladroit d'adjectifs et d'épithètes ronflants en évitant toujours soigneusement de demander comment, concrètement, on peut penser une sortie collective par le haut et se contente d'agiter des concepts mal boutiqués sans jamais prendre la peine de se demander comment on peut passer d'une situation de dépolitisation massive à l'insurrection populaire avec débouché politique à la clé.

Oui. Ici, je sais, ça sent l'apéro trop arrosé. C'est le mot "Débouché", sans doute.

- pop -

Cacahouètes, quelqu'un ?

...

Sans doute parmi les lecteurs et teuses de Thierry se trouvent des personnes qui ont réellement apprécié la petite vidéo fournie en début de billet, et ce ne serait pas trop surprenant (bien qu'héroïque). Voui. Mais franchement, quand on voit pareille bouillie, on se dit que décidément, il y a des Kronstadt qui se perdent, merde à la fin.

jeudi 20 août 2009

Marionnette

De temps en temps, quand le collectiviste s'ennuie ferme, il faut lui rappeler que son idéologie a, entre autres, déclenché la deuxième guerre mondiale, la guerre froide, la partition de la Corée, failli déclencher un holocauste nucléaire à de multiples reprises, a permis des trouvailles en matières de torture au Cambodge, au Vietnam, et dans plein d'autres pays rigolos qui ne s'en toujours pas remis. Et inlassablement, comme un automate, le collectiviste va pondre un petit billet couineur qu'il pense être un coup de massue définitif qui va clore le débat :

"Pantins !" crie-t-il dans son petit appartement surchauffé.

Et une fois cette assez piteuse performance effectuée, de se caler dans son vieux fauteuil défoncé avec ce sourire du fat bouffi des certitudes dominantes, en pensant sincèrement que toc, il leur a bien rivé leur clou, à ces méchants internautes qui font rien qu'à le recopier, ah ah ah.

Et oui, en effet, c’est pitoyable. Mais le collectiviste est pitoyable, ne l’aviez vous pas encore compris ? D'un autre côté, comme vous venez toujours plus nombreux ici, oui, bien sûr, vous l'avez compris.

Mais bref : au-delà du ridicule consommé de la démarche se dessine un pan entier de la mentalité du petit troubadour de la Jolie Révolution Prolétarienne Qui Rend Maigre : sa complète et parfaite prédictibilité, sa capacité quasi-surnaturelle à claironner partout qu'il va faire dans le lourd et le solide, puis à pondre, dans un mouvement maladroit, un nième avatar de ses turpitudes intellectuelles d'une affligeante banalité, zizi included.

Et c’est là qu’on peut voir, véritablement voir, en gros plan, la prodigieuse bêtise de ce gars. Ou devrait-on dire, la Bêtise, avec une majuscule, de celle qui n’est pas seulement qu’insuffisance de l’esprit, mais qui relève d'un réflexe quasi-pavlovien pour ressortir en vrac ce que ses kamarades lui auront longuement inculqué (éventuellement à force de claques vigoureuses sur les fesses).

D’abord, parce qu’il faut être sot, et massivement sot, idiot, aveuglé par sa propre et stupéfiante crasseuse connerie noire et désespérée, pour ne pas comprendre qu'on se fait rouler dans la farine à chaque nouvelle tentative, que chaque pathétique essai amène son nouveau lot de vexations toujours plus subtiles. Qu'il faut être très gravement atteint et avoir l'égo boursouflé de sa propre importance fantasmée pour croire une seconde qu'on va réellement convaincre quelqu'un avec ses trois petits arguments rigolos. Qu'il faut en tenir une épaisse couche pour en plus n'avoir aucune envie que ça change.

L’actualité nous offre un parfait exemple de cet état de fait avec la bonne grosse claque que se prend Besancenot de la part ... des syndiqués de la CGT, pourtant habitués de la collusion avec l'extrême-gauche. On y découvre que le téléguidage des marionnettes de Sarkozy est tellement grossier que même les épais nervis des syndicats les ont vu venir de loin et se sont empressés de rester autant que possible à l'écart de ces avorteurs d'union. Peut-être, incidemment, voulaient-ils éviter les partouzes alcoolisées de Port-Leucate, lieu de débauche coutumier des affidés du "N"PA.

On voit ici ce qu’est véritablement le collectiviste extrême : une marionnette. Un pathétique pantin qui fait exactement, et servilement, ce qu'on lui demande, reproduisant dans des démarches rythmées les pas militaires que les milices d'antan lui ont appris, ou, dans un autre registre, qui fournit exactement la prose attendue, véritable carte perforée pour piano mécanique, de laquelle sera absente toute marque d'humour pouët pouët que seul un humain normalement constitué est capable de produire.

Manipulé à mort, cocu et s'imaginant surfer sur les vagues de statistiques de fréquentations rocambolesques, le collectiviste de base, éternel adolescent en perpétuelle découverte de son corps de moins en moins juvénile, tripote sa petite nouille en pensant à lui-même dans un auto-érotisme gluant - et un peu malsain - alors qu’il n’est que le pion inconscient et docile de ceux qu'il croit vilipender et qui ricanent en le voyant foncer tête baissée dans tous les poncifs les plus éculés…

Toute la force du procédé repose d'ailleurs sur un joli mensonge gobé d'un coup : lui faire croire qu'il est lucide et incomparablement supérieur intellectuellement...

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