mardi 25 août 2009

Photos de guerre


On ne fait pas d'hommelette sans casser des hommes.



De bien sordides photos. Surtout celles de visages de prisonniers en gros plan, dans le style déshumanisé très prisé depuis bientôt un siècle par ceux qui veulent faire advenir la fin de l'histoire, sans considération du sacrifice humain : massacres à donf, collectivisation de gré ou de force mais plutôt de force quand même, charniers profonds comme l'aven d'Orgnac (et il y en a d'innombrables), mise en scène de visages de condamnés à mort aux traits tirés par la terreur, dont la moindre humanité a disparu - ce genre de composition transformerait un enfant de chœur en maraud toulousain -, visages de soldats qui sourient devant la tête d'un exécuté décapité : on est en guerre...


Le socialisme réel.


Comme quoi, la guerre, quand c'est fait par des spécialistes de la chose comme les communistes, ça peut devenir joli. En somme. Enfin, une partie de la guerre, la partie qui n'est pas au Parti unique et crève en essayant de retenir ses boyaux en hurlant après sa maman. Ou la partie avec des villages rasés et des cadavres de femmes et d'enfants partout. Ce n'est pas si difficile pour moi de me délecter de ce genre de cliché...

Car c'est vrai qu'avec un peu de bonne volonté, on peut rendre agréable à l'œil à peu près n'importe quoi ; le gauchiste Yann-Arthus Bertrand y arrive bien avec une nappe de pétrole en mer, par exemple. Un évènement tragique en lui-même, mais pris du ciel et magnifié par le regard de l'artiste subventionné par la spoliation fiscale, la tragédie devient œuvre d'art : on injecte une couche de joli sur le révoltant, et on met à distance les véritables significations. La guerre est atroce, mais juste, mais atroce ; mais ça peut faire des photos extraordinaires. La pollution est une catastrophe, mais est rendue nécessaire par la collectivisation, mais est une catastrophe ; mais ça rend super bien à l'image. Et il n'est nullement anodin que nombre de publicitaires soient d'anciens maoïstes : ce "métier" ne consiste-t-il pas à vendre toutes les profanations possibles et imaginables sous un packaging attrayant et distrayant ? Ripoliner le monde, créer des villages Potemkine partout où se pose le regard communiste - car ce sont seulement les communistes qui enjolivent l'abomination : les locaux se contentent de la vivre, ou d'en mourir le cas échéant.

Communisme du regard, communisme de l'œil : tout, absolument tout se justifie par l'esthétisme communiste. Lénine a écrit des pages superbes sur la nécessité du massacre. Et du moment que c'est "nécessaire", n'est-ce pas. Accepter l'humanité telle qu'elle est, c'est bien trop compliqué, on se contentera de la changer malgré elle. Peut-être même s'accordera-t-on l'indécence de prétendre la changer pour son bien. Peut-être même pourra-t-on pendant quelques secondes passer au delà de l'image et se demander ce qu'il y a derrière ce désastre, et jouer avec le malaise que provoquera immanquablement le fait de se demander ce qui peut se passer hors-cadre. Avant de passer au joli massacre suivant.

Tous les communistes sont des chiens.

L'autre billet.

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