mardi 1 septembre 2009

Rassérénant

On n'avait plus de nouvelles de mon autre moi, le blogueur communiste tendance trotskystérique du NaSionalD Antikapitalistische Partei ("N"PAAAAAaargh !), depuis mon billet d'hier où j'avouais publiquement me pignoler fort devant des androgynes sur YouTube.

On me retrouve aujourd'hui dans un "article" où je continue d'hululer les joies austères du Joli Communisme Qui Rend Heureux dans ce style inimitable qui est le mien, ce savant mélange d'illettrisme décomplexé et d'incohérence verbale qui a toujours jeté une ombre sur l'intelligence de CSP, tous les jours parti en exploration des QI à chiffre unique, notamment quand je démoule tout content de moi d'énormes cacas du genre :

"Dans le monde réel, la droite est au pouvoir"

(Rappelons ici que dans le vrai monde réel, la "droite" sarkozyste qui veut "refonder" et "moraliser" le capitalisme à grand coup de collectivisme et d'interventions étatiques musclées est au pouvoir et la gauche frelatée ne se pose même plus la question de savoir si oui ou non bordel de merde y aurait pas autre chose à faire que de renier toutes les libertés individuelles qu'elle prétend défendre).

On constate donc, dans cet étonnant billet, que je dispose de la même vision du monde que les distrayants cas sociaux des Jeunes Populaires de l'UMP, lesquels s'ils sont parfois très amusants à voir et à entendre ne font pas très sérieux, quand même. À ceci près toutefois que je franchis régulièrement les lignes jaunes et baveuses de l'anencéphalie, ce qui autorise à me considérer pour ce qu'il est : un bivalve.

Et votre bulot d'entreprendre aujourd'hui un chantier à la hauteur de ma pathologie : à moi tout seul, je me fait fort d'enterrer le vilain Kapitalismus. Tout seul comme un grand. Agadez :

"Converti au libéralisme depuis plus de 20 ans, [le Parti socialiste] est en train d'en crever - bien fait pour sa gueule - et n'a point ce me semble manifesté de velléités bolchéviques ces dernières années."

Dans cette phrase, on sent qu'il y a un problème : pourrait-on avoir l'aimable charité de nous dire où quand et comment le PS à partir de 1995 s'est converti au libéralisme ? Même sur un malentendu, ce qui est vite arrivé quand, comme tout bon bulot, on mobilise la quasi-totalité de son énergie à s'accrocher à son rocher, on se doit de remarquer qu s'est plutôt attelé à consolider l'État collectiviste dans la bonne humeur quand il était aux affaires, et en laissant faire quand il n'y était pas en serrant les dents. Et cela ne fait pas tout à fait partie du libéralisme, jusqu'à preuve du contraire.

Mais la suite est encore plus savoureuse :

"il est bien évident dans notre optique que les banquiers ne seront pas "renfloués"

Encore cette antienne des banquiers payés par le sauvetage des banques, et pas des petits épargnants dont l'État a garanti les comptes en injectant des liquidités...

Bref : au contraire de celles de "droite" qui seraient selon moi aux affaires, les idées de l'esstrèmegôche, c'est super, génial, cool, Heil ! oups pardon, et me voilà à pousser un graaaaaand soupir de soulagement, car pfouu, on a frôlé la catastrophe, dis...

Et qu'en dire ? Comment réagir face à diatribe aussi définitive ?

Un gros baillement.

Et un petit prout, aussi. Les exercices avec Butch d'hier soir, sans doute...

Depuis des années, pour ne pas dire des décennies, éditorialistes, chroniqueurs, économistes, polito-sociologues, et maintenant certains blogueurs scrutent à la loupe le moindre petit fait, le moindre petite indice, la moindre virgulette qui pourrait faire dire qu'éventuellement il y aurait la possibilité de début de commencement de l'esquisse d'une possible Révolussion - et encore faut voir - de la vilaine esstrêmegôche.

Et même quand ils ne trouvent rien, de systématiquement faire la danse de la pluie en prédisant son inéluctable avènement.

Mais il n'y a pas besoin de Révolussion. Leurs idées rances finissent par être appliquées.

De ce point de vue, mon "article" n'est donc, encooooooooooore une fois, qu'un des fantasmes de la Révolussion Communiste perpétuellement réactualisé, et on l'aura oublié à peine fini l'article.

Car il s'agit de mon autre moi. CSP. Le grand dadet qui bouge de la fonte en frémissant du sexe à l'idée qu'une décadante de gauche au corps enduit d'huile se jette sur mon estomac sculpté à la 8.6...

Oui, c'est moi.

Qui à l'instar d'un Besancenot, Que Son Nom Soit Sanctifié, possède une spécificité intéressante :
Je me plante toujours.

Sur tout.

On peut d'ailleurs à ce sujet m'accorder une certaine constance dans l'erreur. Pareil au bousier qui, devant l'obstacle, ne sait pas, ne comprends pas comment faire, je passe ma journée, accroché à mon roc, et je lance, parfois, un petit mycélium baveux pour m'accrocher encore un peu plus.

Dans votre browser, vous pouvez donc fermer l'onglet de CSP l'esprit serein : tant que des Thierry affirmeront l'œil vitreux et la bave aux lèvres qu'ils vont faire la Révolussion, on peut considérer que tout va bien.

Et reprendre deux fois de la saucisse.

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