mercredi 29 juillet 2009

Contre le string apparent. Parce que ça suffit, les conneries

C'est un peu tard, sans doute, mais un article de mon double intellectuellement challengé - site anti-neurones pro-npa - m'a décidé à écrire ce billet. Devant la complexité de l'affaire, j'ai hésité longtemps, mais bon, de toutes façons et comme me le disait récemment un ami "Avec un string clouté, quel que soit ton point de vue, tu vas te faire défoncer".

Ce qui est en effet rigoureusement exact.

Mais, ne l'oublions pas, j'adore ça.

Le string, les clous et me faire défoncer.

Donc, autant se lancer, pas vrai ?

Voilà donc le billet tant attendu qui va me faire plein d'amis, y compris dans mon propre camp, mais bon, au bout d'un moment, ya basta les conneries.

Le string apparent, je suis contre.
Mais alors je veux dire, comme Guitry : tout contre !



Et je me fous totalement que ça s'appelle string, g-string, tanga, whale-tail, variations sur le même thème qui ne sont que les gradations vestimentaires du même point de départ, qui est :
Le string apparent, c'est un symbole d'oppression.

Et point à la corde. Corde, string.... Pun intended. Hmh. Bref.

Bon, je sais, je suis pas drôle. Des histoire d'anus en flamme. Passons.


Et là, je pense qu'il va me falloir insister pour mes amis et camarades, puisqu'il s'en trouve - curieusement - quelques uns jusqu'au NPA, fort peu nombreux certes mais tout de même, pour trouver des justifications aux fait que des femmes soient obligées de montrer une partie ou la totalité de leur sous-tifs pour obéir aux injonctions les plus rétrogrades d'une mode vestimentaire.

Bon, d'un côté, quand on voit la moyenne des puceaux qui traînent au NPA, on comprend que le string apparent constitue en réalité la seule occasion qu'ils auront de voir de la lingerie sur une femelle...

Mais bon, insistons donc :
Non, le string apparent n'est pas un particularisme culturel parmi d'autres ;
Non, le string apparent n'est pas un symbole d'émancipation, et puis quoi encore ?

Le string apparent est un symbole d'oppression d'une catégorie de personnes par une autre.

Mais que c'est vilain et odieux que de dire ça ! Et puis n'est-ce pas, ce sont celles qui le portent qui le disent elles-mêmes : elles ont fait le choix de le porter. Toutes seules, comme des grandes.
Le choix ?

Le choix évidemment parfaitement libre de toute influence extérieure, il va sans dire ?

Juste : dans nos société occidentales à nous, qui sommes évidemment des zindividus complètement libres et autonomes et qui font des choix en dehors de toute influence, tu m'étonnes, à quel point on est pas du tout mais alors pas du tout conditionnées par notre environnement c'est bien connu, on fait également des "choix", n'est-ce pas ? Il se trouve que la majorité des dits "choix" portent davantage sur des objets de consommation que sur le respect de traditions vestimentaires habituelles, puisque le socialisme est devenu l'opium du peuple, mais franchement, entre nous, vous pensez vraiment faire des "choix" libres et uniquement dépendant de votre volonté de zindividus ?

Vous plaisantez, là.

Nous n'avons pas choisi d'avoir tous un abonnement internet. Prenez un type banal, limite incolore et inodore, comme - mettons - moi : Thierry, détendu du mobile, affuté comme un emballage de chips, je suis totalement manipulé par le marketing. Il me faut un abonnement. Et de préférence, un bien cher, chez l'ex-monopole, qui va me sucer le portefeuille. Wanamoo, y'a que ça de vrai !

Ensuite, en toute cohérence, je vais pouvoir faire la leçon à mes lecteurs de mon blog que j'ai à moi, compulsivement rempli de mes petites frustrations, en expliquant comment on ne doit pas céder aux sirènes marketing. D'ailleurs, mon numéro en 09 livré avec mon abonnement pas Free (la liberté, c'est mal), j'ai interdit qu'il soit démarché par des vendeurs de déodorants et autres commerciaux pour des stores électriques. De toute façon, dans mon immeuble, j'aurai pas le droit de les faire installer.

Mais je m'égare. Ce que je veux dire, c'est que quand on a la volonté d'un bulot, on cède.

Fatalement.

Qui peut naïvement croire que le "choix" existe quand tout le monde autour de soi m'enjoint directement ou indirectement d'accomplir un acte spécifique ? Et oui, je sais, penser ça met à mal cette idée sacro-sainte du zindividu "libre" et "autonome", sauf que mettez vous ça dans la tête une bonne fois pour toutes : je ne suis pas un zindividu. Je suis zun bulot.

Mais naturellement, ça n'a rien à voir avec celles qui font le "choix" en "toute conscience" de montrer leur string, n'est-ce pas ? Elles aussi sont "libres" de faire "ce qu'elles veulent avec leurs cheveux", pas vrai ? Juste le respect de la mode, la famille qui respectera leur "choix" mais qui n'en pensera pas moins, les grands frères qui la respectent tout en ayant une idée bien arrêtée sur la question mais tu fais ce que tu veux, et tiens, le camarade du parti va passer ce midi prendre une kro...

Mais ma fille, tu auras on ne peut plus le "choix", hein.

Tu es libre...

La revendication de ce "libre choix" de montrer son string porte en elle une idéologie transgressionnelle de l'individu déconnecté de tout contexte polysémique intrinsèque qui oblitère les pressions symboliques psalmodiées de façon récurrente par l'entourage structuré prompt à fonctionner comme structure structurante qui sont des dispositions, schèmes d’action ou de perception que l’individu acquiert à travers son expérience sociale, et l'intériorisation de la contrainte produit par socialisation par les opprimés eux-mêmes qui finissent par développer des schèmes de perception et d’action qui leur permettent de produire un ensemble de pratiques nouvelles adaptées au monde social où il se trouve à revendiquer eux-mêmes de se faire opprimer...

Vous suivez ?

Non ?

Je pensais pourtant maîtriser Bourdieu total.

Bref.

Mais ça c'est une chose.

Et une toute autre est que cette situation du string apparent me fait des remontées de testostérone grave, ce qui ne m'aide pas à survivre dans mon petit appart surchauffé avec un Butch de plus en plus vérolé.

Et c'est bel et bien pour ça que les lois qui devraient être pondues sur les "signes ostentatoires" ne devraient viser que celles qui arborent fièrement leur string, et à travers elles toute une population désignée comme menaçante pour l'ordre moral. Par là, on invente de nouvelles classes libidineuses qui vont focaliser l'attention et détourner les consciences des vrais enjeux.

Le débat ne portera plus sur le mental - comment calmer mes pulsions ? - mais sera déporté sur le cul... pardon le culturel, et sera du coup complètement biaisé.

T'es pour le string apparent ? Tu fais le jeu des violeurs ! T'es contre ? Tu fais le jeu des culs-serrés !

Et au milieu de tout ça, des filles au string apparent qui vont d'autant plus se cramponner à leur lingerie (belle performance au passage) qu'avec elle, au moins, on les remarque. Grâce au string apparent, elles trouvent une place que la société - française, en l'occurrence - leur refuse. Le symbole du mauvais goût ultime est devenu pour elles la marque d'une identité, et pour elles, c'est toujours ça de pris : mieux vaut passer pour une pute que pour une bigote !

La solution à ce bordel, elle est sociale. Et donc politique. C'est quand il y aura une vraie politique vestimentaire basée sur l'égalité et le port obligatoire du pantalon taille haute (et de la cagoule pour les militantes moustachues) qu'on en finira et avec ces débats à la con, et avec mes pulsions grandissantes qui obèrent de plus en plus la démarche digne que je mérite.

Mais là, comme on peut le constater, c'est pas pour tout de suite...

Et là, franchement, j'attends les commentaires de pied ferme.

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