Ça y est. J'ai encore oublié de prendre mes gouttes et je me retrouve, une fois encore, à écrire avec peine des billets caricaturaux sur mon autre blog. Enfin, caricatural, ce serait le terme si je n'écrivais pas régulièrement sous un mélange bière au tranxen qui rend l'exercice plus proche de la parodie. Mais j'ai des excuses, je suis une victime - du capitalisme, ça va de soi. Je n'ai pas eu de vacances, ni de réelle relation sexuelle volontairement choisie depuis plusieurs mois. Butch boude et mon syndrome de canal carpien m'empêche d'écrire des deux mains (ce qui explique aussi mes nombreuses fautes d'orthographe et de frappe) ou de soulager les instincts les plus élevés que je puisse invoquer. Parole de militant, parfois, je ne le comprends plus.
Ma vie suxxe grave. Voilà. Alors, je retombe sur mes vieilles lunes cutanées et ...Mais bref. Parlons un peu du bilan CSP.
Cela fait maintenant un bon mois que je me fais spoofer de tous les côtés. Par plusieurs canaux. Au début, comme j'ai l'orifice étroit, ça passait un peu mal, il a fallu lubrifier avec force onguents et pommades frelatés pour faire passer mes contorsions... En fait, ma susceptibilité étant immense, j'en tréssaillais, ça me faisait littérallement bondir sur mon petit tabouret... Ensuite, moyennant des doses massives de préparation H, j'ai fini par y prendre du plaisir. Un peu honteux, certes au départ. Je vous l'accorde. Vous connaissez ma gourmandise. Mais depuis, j'ai surtout mesuré ma vocation d'amuseur public, tant le nombre de personnes qui se moquaient ouvertement de moi augmentait. Et depuis, aucune dose, aussi astronomique soit-elle de paraffine coquine, ne me permet plus d'encaisser ces égratignures constantes à ma virilité.
J'oscille donc entre le billet qui frise le ridicule et celui qui joue grossièrement la surenchère. Franchement. Citer Alternative Economiques. Si ça, c'est pas de la caricature! Qui, à part quelque fossile communiste ou prof aviné dans une Éducation Nationale désabusée, lit encore cet étron orienté qui prétend faire de l'économie alors que le bon sens en demeure si notoirement absent? Ce serait comme s'appuyer sur, par exemple, le Monde Diplomatique, cet opuscule risible se vautrant dans la plus parfaite hémicéphalie gauchiste, jadis dirigé de main de maître par un Ignardo le Ramoneur aux accointances bien connues avec le gentil humaniste Castro, et dont le succès retentissant au sein d'ATTAC permet de mieux jauger sa performance d'illusionniste.
Franchement. En être réduit à secouer les mêmes vieux marronniers. Tss tss. Cépasérieux. Refaire un nième édito sur Mon Combat contre les FAF, ces ridicules pantins d'extrême droite totalement remplaçables par les ridicules pantins d'extrême gauche: si ça c'est pas de la surenchère!
Qui, à part les guignols violents de gauche peuvent mieux se comparer avec les bêtes brunes de droite? Qui des deux groupes a la nuque la plus dégagée, les bombers et les bottes de combat les mieux assorties, les slogans les plus affutés, la descente alcoolique la plus solide?
Non, pas de doute, je me sens mal à l'aise. Un peu à l'étroit dans mon personnage comique, que j'avais taillé trop grand pour moi. Mes lessives sont plus fréquentes, les traces dans les slips plus larges et les moiteurs d'aisselles plus marquées... Je refais, inlassablement, le même triplet de billets, remanié à l'envi, histoire de ne pas lasser les trois commentateurs pathétiques qui m'approuvent comme des moutons sous peine de censure du Buro, avec dans le fond, comme une migraine pénible, l'appréhension de ce que vont donner mes terribles saillies d'enfant gâté qui pleurniche à tort et à travers.
Je tente la diversion. Par exemple, je cogne un peu sur les banquiers et la finance cosmopolite qu'on sauve avec l'argent des contribuables. Et sur Coppé. C'est facile, ça fait du bien, et là, je suis sûr de ne pas trouver trop de critique de ce côté là. Mais bon. Je reste un coco de base, hein, il ne faut pas non plus trop m'en demander. J'hésite pas à demander quand même plus de moyens à l'Etat-papounet, parce qu'au NPA on se la joue aussi libertaire d'opérette à nos heures perdues, alors je conspue son action tout en exigeant des subventions... Logique comme je suis.
Par exemple, partant des statistiques au doigt mouillé d'un fascicule alternatif durable et concerné, je couine sur le désastre social des pauvres opprimés. Je peux en parler, hein, j'en fais pas partie. Je m'indigne que ces statistiques improvisées (par des amis très fiables) ne soient pas reprises par les grands journaux, mais comme je n'arrête pas de taper dessus dans mes autres articles aussi, ça finit par tourner en boucle. Parfois je ne sais plus où j'en suis, avec ces quantités énormes de bière.
Je préfère plaquer ma grille d'analyse désuète de militant fanatique sur le pathétique organe officiel de la drouate, le Figaro, pour prendre la pose, tête haute et mains propres, machoire serrée, ce qui est d'un rapport ténu avec ce que je voulais dire au départ. Dès lors, on peut dire qu'en somme, aux yeux des lecteurs avertis des deux blogs, mes atermoiements n'ont pour ainsi dire aucun intérêt. Sinon de rappeler la taille de mon zizi. Alors que pourtant, les voilà, les syndromes les plus immédiatement représentatifs du troskysme fossilisé dans une haine de soi épaisse. Les voilà, les signes silencieux des échecs cuisants des révolutionnaires au petit pied. Les voilà, les preuves concrètes de déconfitures totalitaires formées par des idéologues criminels! C'est le symptôme du pervers polymorphe.
Le communisme fabrique des crétins brutaux. C'est même à ça qu'on les reconnaît. Et contrairement à la croyance que les trotskystes se complaisent à entretenir, le Grand Soir Qui Rend Heureux n'a jamais fonctionné nulle part. Certes. Au bout du compte ce sont toujours les mêmes sinistres pantalonnades, il est vrai. D'où ma formation en
schyzo-analyse.
Parfois j'ai un éclair de lucidité, je vois que le marché a ses bons côté quand les politiciens lâchent assez la bride réglementaire pour empêcher le bordel. Je profite des merveilleux progrès réalisés grâce au capitalisme: mousse à raser, électro-ménager bon marché, vibromasseurs, combinaisons fétichistes, et tous les autres bienfaits du libre-échange comme les soldes. Voilà. Ni les kolkhozes ni les phalanstères n'ont produit ces t-shirts du Che que je porte en taille basse, pour faire ressortir mes muscles turgescents. Ni l'ordinateur sur lequel frappent mes doigts boudinés transpirant de frustration, ni la fée électricité qui l'alimente. Hélas, la moustache du vieux Léon est elle-même devenue un pur produit de marketing pour éternels étudiants concernés. D'où ce drame personnel, la situation dialectiquement inévitable, de devenir un incompris.
C'est vrai, le socialisme fabrique des pauvres. C'est même son but principal: accroître la dépendance des individus, les rendre obéissants, augmenter le nombre des troupes dociles sous l'autorité du Parti. Un peu comme une secte, mais en plus grand. Plus il y a de pauvres, plus on a d'adeptes, c'est comme ça. Alors avec la planification centralisée, on a trouvé un truc pour les multiplier à volonté, à l'échelle industrielle. Et à l'autre bout, la nomenklatura qui s'enrichit sur la crédulité des foules le fait vraiment pour le bien de tous! Contrairement d'ailleurs, à ce que prétendent quelques critiques mensongères des traîtres séparatistes vendus à l'impérialisme atlantiste et réactionnaire.
C'est la fameuse théorie de la redistribution découverte par mon guide Léon Trotsky en 1917 dans son oeuvre prophétique, "Thèses sur la Révolution Permanente" : il faut ramasser un maximum de pognon pour les chefs du Parti. Depuis que j'ai lu Léon, j'ai vu la Lumière. Ma vocation de devenir un leader pour éclairer les masses un peu trop en retard. C'est devenu une évidence, le Parti est un bon parti. C'est pourquoi je dénonce encore davantage le keynésiannisme comme un compromis anti-social glauque, en passant le clair de mon temps à désigner des boucs émissaires pittoresques aux idiots utiles de passage.
80 ans qu'on chante le même couplet, mais on ne s'en lasse pas. Le ridicule ne tue pas le militant aguerri.
Traces d'anesthésie doctrinale et rectale? Pas de problème, c'est le signe qu'on vous soigne. La solidarité? Rien à foutre, allons, pas de ça entre nous. Faites pas de chichi. T'es pas content ? Allez, zou, un petit Comité de Salut Public pour juger les coupables. Depuis le début de ce cirque millénariste idolâtre, on aurait dû en voir quelques effets un tant soit peu bénéfiques. Sauf que non. Pas de caramel, ni de bonbons, chocolat, ni sex-shop affriolant - sujet que je connais bien au demeurant. C'est étrange. Un point de détail dans l'histoire des moyens de reproduction en commun, diront les plus avertis.
Mais l'important c'est d'y croire, c'est d'espérer en cette belle foi progressiste qui pourra éradiquer les injustices. Moi, CSP, j'ai une espérance à toute épreuve. Je suis un incorrigible optimiste. J'attends encore les prodiges à Caracas de notre idole vivant Hugo Chavez, dit
Papounet II, qui montre la route à suivre vers le socialisme à visage Humain du XXIè siècle.
Paroles creuses et numéros médiacratiques, où grotesque et bouffonnerie sont les mamelles d'un régime à grosses bottes que je chronique régulièrement avec toujours plus de servilité enthousiaste dans mon autre blog.
La pente est raide mais la route de la révolution est droite. Ou le contraire peut-être. L'important c'est d'aller tout droit vers le haut, surtout dans l'intimité, avec mon camarade Butch.
Bref, on ne fabrique pas que des pauvres, mais aussi des crétins à la chaîne.
Et de plus en plus.
2 commentaires:
Bravo! Continuez à écrire des billets sur ce rythme. Le contenu n'a pas vraiment d'importance. Ce qui compte, c'est le lien social que vous créez entre les gens: vous devriez être rémunéré par l'Etat rien que pour cela!
Oui, mais alors en prenant l'argent «là où elle se trouve», pour paraphraser le camarade Besancenot...
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