mardi 28 juillet 2009

Instrumentalisation

Ce matin, sur mon autre blog, je qualifie de « meurtre » le suicide d'un cadre de France Telecom à Marseille, 51 ans, qui, « [d]ans le courrier laissé à sa famille, [...] évoque l'"urgence permanente", la "surcharge de travail", l'"absence de formation", la "désorganisation totale de l'entreprise" et le "management par la terreur". » J'attribue la responsabilité de ce suicide aux « libéraux », qui seraient, selon moi, coupables d'avoir poussé à la privatisation de France Telecom et ainsi, par on ne sait quel enchaînement logique dont je ne donne pas la clef, à la mort de ce quinqagénaire. La moindre des pudeurs, quand un décès survient, c'est d'abord de respecter la mémoire du défunt. Mais au "N"PA, on préfère l'indécence : cet homme ne s'est pas suicidé, il a été assassiné par... les libéraux. Abjecte est cette leçon de morale de la part d'un type qui, hier encore, se réjouissait de la mort d'un patron chinois, lynché par ses ouvriers. Odieuse est aussi cette comparaison des libéraux à des « rats », de la part d'un type qui fustige l'indignité de la mort de ce pauvre cadre marseillais. Il est innommable que j' ose, dans le même temps, réduire mes adversaires à des animaux, comme si j'ignorais que c'était précisément la méthode employée par les fascistes et les nazis, mes soi-disant « adversaires » politiques...

Comme si, du reste, le harcèlement moral ne pouvait pas être le fait des syndicats.

Les séquestrations de patrons, les menaces de mort dans les entreprises, sont-elles faites par les « libéraux »... ou par des communistes aux mêmes idées que moi, CSP ?

5 commentaires:

Juliette Evola 28 juillet 2009 à 11:53  

Instrumentalisation, en effet. C'est d'ailleurs la fondation de toute propagande.
J'ai eu le triste privilège il y a quelques années de travailler dans une boîte qui pratiquait la méthode presse-citron. Démissions et dépressions se succédaient...j'ai cherché et trouvé un job ailleurs, histoire de ne pas voir arriver les antidépresseurs.

Il y a certainement beaucoup à dire sur certaines pratiques managériales. Cependant, il ne faut pas se leurrer sur l'indignation vertueuse et l'apparente compassion de CSP pour le pauvre type qui est mort. Il s'en fout comme de son premier tract, ce genre d'incident, c'est du pain bénit pour lui. Cela lui permet d'écrire un petit billet d'agit'prop' à propos de ses boucs-émissaires favoris.

Boucs-émissaires, instrumentalisation d'un drame à des fins politiques, punaise, le Reichstag n'a pas fini de brûler.

Oui, je sais, c'est un point Godwin. J'assume. y en a bien qui traitent les autres de rats et d'assassins, alors...

Crétin Socio-Pathe 28 juillet 2009 à 12:02  

Et la vie humaine est à géométrie variable, puisque dans son billet d'hier, CSP reproduit un dessin sur lequel on peut lire : Le patron se tue à la hache ». Le cadre qui se suicide est victime d'un meurtre. Le patron mis à mort, c'est un accident.

Julien Coubat 29 juillet 2009 à 03:13  

Ce salarié s'est sacrifié pour la cause antilibérale. J'espère que le NPA lui accordera le statut de martyr!

Crétin Socio-Pathe 29 juillet 2009 à 07:47  

Le procès de béatification est en cours, manifestement...

Anonyme 29 juillet 2009 à 09:18  

Quelle déception, voici un exercice carrément bâclé!

Il semblerait que la symétrie ne soit pas toujours possible manifestement...

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