samedi 11 juillet 2009

Terne

Que la mise à l'écart de Besancenot dans l'appel d'Aubry au "rassemblement" n'ait aucun intérêt en soi et ne soit que la démonstration que le "N"PA est complètement à la ramasse, tout le monde le sait y compris lui. On ne va donc pas insister. Cela dit, on dirait bien qu'il a fini par comprendre que de notre côté, ce n'était même pas la peine de faire semblant de vouloir faire de la politique, on les renverrait chier de toutes façons. Et ils n'ont évidemment aucun intérêt à chercher à nous rassembler le plus possible, puisque ce satané 0 député des européennes, c'est 0 député dont ils n'ont pas besoin...

Il est donc bel et bien clair dans la tête de tout le monde que la coupure est avérée et définitive. Ce qui est la meilleure chose du monde quand on a renoncé à faire de la politique. Je l'avais déjà exprimé quelque part, mais ce qui m'avait le plus agréablement surpris dans le lancement du "N"PA, c'est que les "nouveaux" étaient encore plus anti-démocratiques que nous, ce qui n'est pas peu dire...cela, plus le baptême du feu d'une campagne des européennes où les pires saloperies sont venues non seulement de nous mais aussi d'une certaine liste antisémite d'extrême-gauche a créé en interne un aveuglement sur ce qu'on était en droit d'attendre de nos partis cramponnés à nos postes de fonctionnaires et qui tuerions père et mère pour les conserver. Maintenant, nous savons, et comme me disait mon sergent instructeur dans les paras avec sa faconde poétique bien à lui : « Ça t'fait l'cul quand j'y fourre ma bite ».

Ce qui est le plus intéressant là-dedans, c'est qu'on pourrait - le conditionnel s'impose, puisque la politique est aussi affaire de surprises parfois tonitruantes - tabler dès maintenant sur une possible disparition du "N"PA à terme...
Parce que là, vraiment, on a du mal à voir comment on va s'en sortir.
Les échecs à répétition signifient peu, de ce point de vue : nous en avons déjà pris plus que notre part du temps de la LCR, ce qui ne nous a jamais empêchés de persister dans l'échec. Le problème n'est pas tant dans ces revers qui semblent perpétuels que dans l'aspect d'un déclin qu'on pourrait qualifier de structurel : les apparatchiks ont complètement oublié et depuis longtemps ce qu'était la politique et ne se battent plus que pour leurs places et leurs prébendes. Mais le signe que quelque chose est en train de pourrir, c'est que la base militante n'assure plus le contrepoids nécessaire à un rééquilibrage ; allez sur les blogs de trotskystes : ils ne parlent plus que du "N"PA et de quasiment rien d'autre...

Et on ne peut pas ne pas ressentir comme un sentiment de désespoir dans cette mise à l'écart...

Le bateau est en train de couler, et personne n'a envie de nous porter secours.

Même le PCF d'ailleurs, qui est tellement lié au Titanic qu'est le communisme qu'il risque bel et bien de couler avec nous. Et au vu de la façon complaisante dont nous ont traité ses militants pendant la dernière campagne, on comprendra que notre capacité d'empathie soit maximale quant à ce naufrage.

Ensuite, du calme : le temps politique est un temps long, et au moment où nous parlons, le socialisme reste, à l'évidence, le principal référentiel de droite comme de gauche dans ce pays. Il dispose d'une armée d'élus et d'une logistique financière et matérielle qui va lui permettre de rester longtemps encore dans son rôle de poids mort. Certes.
Et ça risque bien de durer éternellement.

Pendant longtemps, il a fallu se positionner obligatoirement par rapport au PS. Bon gré mal gré, en tant que force dominante en France, c'est lui qui donnait le "la" et les autres - dont l'UMP - étaient contraints de suivre, en rouspétant souvent mais le rapport de forces était tellement inégal qu'ils n'avaient tout simplement pas le choix. Et il semble bien que tout ça soit en train de continuer...

Et tout le monde de le sentir en France, d'où le ronronnement en cours avec ses disparitions de partis, ses engueulades terribles suivies de règlements de comptes sordides et tout le monde de tirer à hue et à dia sous l'œil perplexe d'un peuple français qui ne voit pas très bien où ça va tout ça...

Et les choses vont se scléroser avec le temps. La situation va se dégrader, et il se pourrait bien que dans un futur terne, pas tout de suite, on parle d'un processus étalé sur les 10 prochaines années, il y ait une myriade de partis collectivistes à la tête d'une France en voie de décomposition.
Et j'ai une petite idée du désastre où cela pourrait nous mener.

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